mardi 28 octobre 2014

Luttopia : des grilles fermées à la discussion

Une petite cinquantaine de personnes sont restées à la porte de l’Hôtel de Ville.  photo redouane anfoussi

Une petite cinquantaine de personnes sont restées à la porte de l’Hôtel de Ville. photo redouane anfoussi

Logement. D’anciens occupants du squat Luttopia, évacués jeudi manu militari, ont tenté d’interpeller la mairie ce lundi 27 octobre.

Ils étaient venus « discuter, tenter de trouver des solutions. » Ils n’ont rencontré que des grilles fermées. Expulsés jeudi dernier avec une grande violence (lire notre édition du 24 octobre) du squat Luttopia situé avenue de Lodève, certains des anciens occupants, soutenus par des citoyens solidaires, se sont rassemblés hier matin devant la mairie. « Notre démarche est constructive. Nous voulions simplement savoir si la Ville pouvait nous aider à trouver un relogement pour la petite centaine de personnes expulsées. Peut-être un gymnase, comme cela a été fait pour les Roms au moment des inondations. Mais voilà : partout où on va, on nous ferme les portes », déplore Frédéric.
Qui tient à balayer certains préjugés : « La plupart de ceux qui étaient hébergés à Luttopia ne rejettent pas le système. Il font tout pour se réinsérer. Le fait d’avoir un toit leur a permis de se lancer dans des projets, certains essayaient de créer leur entreprise, d’autres s’étaient lancés dans le tour des agences d’intérim. Ils étaient en train de se reconstruire. Maintenant qu’ils sont à nouveau dehors, ils ne parlent plus que de « comment on va faire ce soir ? », » rapporte Frédéric.
« On a appelé le Samu social, qui nous a dit qu’il n’y avait plus de place. Au Corus* pareil ». Car la plupart de ces personnes, célibataires et âgées de moins de 25 ans, ne rentrent pas dans les critères du relogement d’urgence. « Pourtant c’est une population qui grossit », assure le jeune homme. Face à ces réponses négatives, « on s’est tournés vers la mairie » poursuit-il, pointant le grand nombre de bâtiments propriétés de la Ville, de l’Agglo ou du Conseil général laissées vacantes dans le centre de Montpellier. « On a recensé une trentaine de ces lieux pour lesquels il n’y a aucun projet. C’est de l’abandon. Ou de la spéculation... A côté de ça, on sait qu’il y a 800 SDF dont on connaît l’existence par le biais des institutions sociales. Sans compter tous ceux qui restent «invisibles» », dénonce Frédéric.
Amélie Goursaud
http://www.lamarseillaise.fr/herault-du-jour/societe/32698-luttopia-des-grilles-fermees-a-la-discussion
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