jeudi 9 mars 2017

Un “Serment de Paris” pour les droits des femmes dans le monde

Le texte présenté à Paris le 8 mars appelle une « remobilisation de la communauté internationale en faveur des droits des femmes ».



« Face aux régressions, aux fondamentalismes et aux idéologies liberticides, nous faisons le serment de promouvoir la reconnaissance universelle des droits sexuels et reproductifs et de toutes les libertés des filles et des femmes. 
Nous faisons le serment de soutenir la lutte contre toutes les formes de violences faites aux filles et aux femmes.
Nous faisons le serment d’encourager et d’accompagner l’émancipation des filles et des femmes. »
C’est par ces mots que se conclut le “Serment de Paris”, présenté mercredi 8 mars au ministère des Affaires étrangères. Ce texte appelle une « remobilisation de la communauté internationale en faveur des droits des femmes », et ce « dans un contexte de montée des conservatismes et des extrémismes, et de résurgence des discours sexistes décomplexés, y compris dans les démocraties occidentales », souligne la ministre des Droits des femmes.
Des représentants féministes de tous les continents participaient à la présentation de ce serment. Comme la Polonaise Barbara Nowacka, qui vient de recevoir, au nom du comité Ratujmy Kobiety, le prix Simone-de-Beauvoir ; la militante indienne Kuljit Kaur ; l’avocate et femme politique démocrate américaine Irène Nativiad, présidente du Global Summit of Women ; la Gambienne Fatou Bensouda, procureure générale de la Cour pénale internationale ; ou encore la sociologue et écrivaine Pinar Selek, poursuivie sans relâche par la justice turque.
Dans ce Serment de Paris, des mots forts que la France portera également à la tribune de l’ONU à l’occasion de la 61ème Commission de la condition de la femme des Nations Unies, du 13 au 24 mars.
Mais pour certaines ONG, ces mots ne suffisent pas, il faut aussi davantage de moyens pour défendre les droits des femmes dans le monde. « La France fait certes preuve, depuis plusieurs années, d’un engagement politique certain sur la question des droits des femmes, se dotant de documents stratégiques pour la prise en compte du genre dans la politique de développement », note ainsi la Coordination SUD, coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale. Pour autant, « les moyens manquent pour changer d’échelle. La France doit montrer la voie pour contribuer à faire de l’égalité femmes-hommes une réalité, avec une comptabilité transparente de l’aide publique au développement dédiée à l’égalité femmes-hommes, une part plus importante de l’aide marquée genre et un budget dédié pour réaliser les ambitions de la Stratégie Genre & Développement », insiste Nicolas Rainaud, chargé de plaidoyer à Equilibres & Populations et chef de file de la commission Genre et développement de Coordination SUD.
sermentdeparis

mardi 7 mars 2017

Création d’un cluster des « Industries Culturelles et Créatives » sur le site de l’EAI








L'École supérieure des métiers artistiques (ESMA) de Montpellier a dévoilé, le 7 mars, un projet de campus dédié aux industries créatives. L'opération, d'un coût de 37 M€, s'étend sur 16 000 m2, intègrera quatre écoles et recevra 1 400 étudiants. Elle s'insère dans le vaste projet de reconversion du site de l'ex-EAI (École d'application de l'infanterie) que porte la Métropole.
Figurant parmi les dix meilleures écoles d'animation au monde selon le classement publié par le site professionnel Animation Career Review, l'École supérieure des métiers artistiques (ESMA) de Montpellier veut passer un cap supplémentaire. L'école a ainsi présenté, le 7 mars à Montpellier, un projet de nouveau campus bénéficiant d'un investissement de 37 M€, porté par l'ESMA, et s'étendant sur 16 000 m2, "ce qui est probablement sans équivalent en Europe", selon son directeur général, Karim Khenissi.

Un campus, quatre écoles

Ciblant les industries créatives et numériques, le projet est situé sur le site de l'ancienne École d'application de l'infanterie (EAI) et permettra d'accueillir, d'une part, quatre établissements du réseau Icônes, fondé par l'ESMA :
  • l'ESMA elle-même (aujourd'hui installée dans le quartier Euromédecine, à Montpellier), spécialisée dans les formations au cinéma d'animation et au design ;
  • l'école d'arts appliqués IPESAA, qui forme au design et au jeu vidéo ;
  • une antenne dédiée au jeu vidéo et installée par l'ETPA, l'école de photographie et de game design dont le siège est à Toulouse ;
  • une antenne de Cinécréatis, une école, installée à Nantes, formant aux métiers du cinéma (réalisation, montage, etc.).
En plus des salles de cours et salles informatiques, le campus bénéficiera, notamment, d'un studio de 600 m2 aux normes professionnelles (dédié entre autres au motion capture), de quatre studios d'enregistrement professionnels, d'un Fab Lab, d'une salle de cinéma professionnelle, d'un espace d'exposition de 500 m2 ouvert aux créations numériques, ou encore d'un pré-incubateur (250 m2) pour accueillir des projets en amorçage.
"Le campus est configuré de sorte à pouvoir s'ouvrir aux entreprises de l'extérieur et leur permettre d'y installer des annexes, explique Karim Khenissi. Nous disposerons d'un matériel professionnel haut de gamme que, pour la plupart d'entre elles, elles ne pourraient pas acquérir. Par exemple, nous n'utiliserons qu'un seul des quatre studios d'enregistrement à des fins de formation."
Livrable dans le courant 2019 ou en début d'année 2020, la campus accueillera, à terme, 1 400 étudiants (l'ESMA en compte 550 à ce jour) et comptera 650 logements qui leur seront réservés. Il emploiera 200 collaborateurs, dont 80 embauches à l'horizon 2020.

Un projet d'ampleur sur l'EAI

L'annonce du campus porté par l'ESMA vient clôturer un feuilleton de longue haleine : la destination finale du projet de reconversion de l'EAI, qui a connu plusieurs incarnations au gré des majorités politiques à la Ville et à la Métropole de Montpellier, et depuis l'acquisition du site de 40 ha, pour 19 M€, par la Ville, sur décision d'Hélène Mandroux, maire jusqu'en 2014.
Désormais baptisé Montpellier Cité Créative, ce nouveau quartier bénéficiera d'autres équipements, en plus du nouveau campus, qui ont été annoncés le même jour par la Métropole. Au premier rang figurent Les Boîtes dans la Boîte, un tiers-lieu (4 000 m2) faisant office d'espace de rencontre et de studio créatif, ouvert aux indépendants, et dont la conception est assurée par l'association Illusion & Macadam.
Un deuxième lieu, Le Cocon, sera un pôle multiculturel de 400 places, destiné à des animations culturelles et des projections professionnelles, disposant notamment de trois studios son. Enfin, un bâtiment sera reconverti pour accueillir des TPE et des PME dans des bureaux d'au moins 100 m2, alors que les grands comptes pourront s'installer dans un nouvel immeuble "au cachet industriel" d'une surface de 3 500 m2.
"La labellisation French Tech, dont bénéficie la Métropole, comporte une spécialisation dans les industries culturelles et créatives (ICC), rappelle Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de la Métropole. Il est donc naturel d'installer un cluster réunissant l'ensemble de ces métiers, qui représentent autant d'emplois pérennes. Si la Métropole, comme l'ex-Languedoc-Roussillon, n'a pas d'industrie lourde, elle a un certain poids dans les services et surtout beaucoup d'idées. La culture, ainsi, est un gisement d'emplois sur lequel nous nous appuyons".
Selon le décompte donné par la vice-présidente Chantal Marion, le secteur des ICC compte à ce jour 85 entreprises (start-ups, studios FX, coopératives, etc.), soit 700 emplois, sur le territoire de la Métropole.
 

 

source : http://objectif-languedoc-roussillon.latribune.fr/carrieres/ecoles-universites/2017-03-07/l-esma-va-creer-un-campus-creatif-d-ampleur-europeenne.html