mercredi 5 mars 2014

Roms : climat de plus en plus "nauséabond" à l'approche des municipales


Le candidat FN-Rassemblement Bleu marine Paul-Marie Coûteaux a évoqué des "camps" pour "concentrer" les Roms avant de regretter ses termes.
Le candidat FN-Rassemblement Bleu marine Paul-Marie Coûteaux a évoqué des "camps" pour "concentrer" les Roms avant de regretter ses termes. (DR)
Politiques et médias ont "fait des Roms une des questions prioritaires des élections municipales" et le climat est de plus en plus "nauséabond" à l'approche du scrutin, a déploré mercredi le collectif Romeurope en présentant son rapport 2012-2013.
"A deux semaines des municipales, la parole de certains candidats se libère et le climat est de plus en plus nauséabond", a déclaré Claire Sabah, du Secours catholique, lors d'une conférence de presse. Dernier exemple : le candidat FN-Rassemblement Bleu marine Paul-Marie Coûteaux a évoqué des "camps" pour "concentrer" les Roms avant de regretter ses termes.
"Une place disproportionnée dans l'espace politique et médiatique"
"Il est plus facile de comptabiliser les prises de position négatives, de candidats qui stigmatisent les Roms, que des propositions positives", a ajouté André Gachet de l'Action pour l'insertion par le logement (Alpil) Lyon. Pourtant, souligne Romeurope, seules 17 000 personnes habitent dans des bidonvilles. Pour le collectif, la question des Roms occupe donc "une place disproportionnée dans l'espace politique et médiatique".
Les démantèlements de bidonvilles ont atteint un record en 2013
Plus globalement, leur situation est, selon ces associations, "pire" aujourd'hui qu'il y a deux ans à cause de l'accélération des évacuations de campements. Les démantèlements de bidonvilles ont atteint un record en 2013, avec près de 20 000 personnes forcées de quitter leur lieu de vie, selon un décompte associatif publié en janvier. Dans son rapport, le collectif recommande de ne pas évacuer les bidonvilles tant qu'il n'y a pas de solution de relogement et de "prendre le temps" d'établir un diagnostic personnalisé pour chaque habitant. Seule "cette démarche individuelle mettra fin à la stigmatisation collective de ces personnes", espère Romeurope.
Ensuite, le collectif souhaite "la mise en place de bennes à ordures", "la domiciliation" pour permettre aux intéressés d'engager des démarches auprès de Pôle emploi ou de la Sécurité sociale, et "la scolarisation des enfants". "L'objectif n'est pas de fixer le bidonville mais bien d'inscrire dans le droit commun les personnes qui y vivent afin d'anticiper l'étape de sortie du bidonville", estime le collectif.
source : Midi Libre