mercredi 16 avril 2014

En Européen convaincu, José Bové brigue un second mandat


José Bové, candidat Europe Ecologie / Les Verts, hier à Montpellier : «  Ni le repli sur soi, ni la fuite en avant ne sont des solutions  ». (photo afp)José Bové, candidat Europe Ecologie / Les Verts, hier à Montpellier : «  Ni le repli sur soi, ni la fuite en avant ne sont des solutions  ». (photo afp) AFP - AFP - (c) Copyright Journal La Marseillaise

 Le député altermondialiste a officialisé sa candidature pour EELV, en fustigeant les choix libéraux actuels et le discours du Front national.

La dernière fois qu'il est venu à Montpellier, c'était en février pour soutenir Jean-Pierre Moure, le candidat PS-EELV aux municipales. Et cela ne lui a pas vraiment porté chance. Mais José Bové n'est pas superstitieux.
En européen convaincu, l'altermondialiste a officialisé hier à Montpellier sa candidature aux élections européennes (25 mai) dans la circonscription Sud-Ouest (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine) qui l'avait élu en 2009. "Cette élection est fondamentale car c'est celle qui sur la durée a le plus de conséquences sur la vie des citoyens", explique celui qui mènera la liste Europe-Ecologie/Les Verts dans cinq semaines.
Pour convaincre du besoin d'avoir des "élus écologistes actifs au Parlement européen", José Bové a rappelé le travail mené depuis 5 ans : lutte contre les lobbies, contre la remise en cause du droit à l'avortement en Espagne, mobilisation pour un plan climat efficace contre le réchauffement climatique ou une gestion de la pêche par bassins.
Autant de combats engagés pour tenter d'infléchir "l'orientation économique libérale" de la Commission européenne, incarnée par son président portugais José Manuel Barroso. "Nous avons besoin de plus d'Europe, d'une Europe fédérale capable d'assumer ses responsabilités. Mais ni le repli sur soi, ni la fuite en avant ne sont des solutions" a-t-il prévenu. En disant cela José Bové fustige autant les "choix dévastateurs" guidés par une "logique technocratique dont le symbole est la Troïka", que le discours anti-européen du Front national qui pratique "l'absentéisme militant au Parlement européen" en n'étant "jamais au boulot dans les commissions". "Cela peut être tentant de s'abstenir ou de mettre un coup de pied dans la fourmilière. Mais ceux qui veulent sortir de l'euro racontent n'importe quoi. Ils mentent aux gens", lance l'homme du Larzac.
Alors qu'il ne dit pas un mot sur le PS ni même sur l'UMP, ce dernier n'est pas beaucoup plus tendre avec Jean-Luc Mélenchon qui devrait annoncer sa candidature Front de gauche dans les prochains jours. De celui avec qui il avoue s'être "empoigné" au sujet de la politique agricole commune et du budget européen, il dit : "Il n'assume pas un choix européen. Il est toujours dans l'entre-jeu". Et l'altermondialiste de lancer la première pique. "Mélenchon est moins dans une campagne européenne que dans une campagne contre Hollande. Il se trompe d'élection et il trompe les électeurs".
Rémy Cougnenc
l'Hérault du Jour