jeudi 10 avril 2014

Montpellier : les éditeurs d'Indignez-vous ! ne feront pas la Comédie du Livre !

Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, les éditeurs d'Indigène, se retirent de la Comédie.
Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, les éditeurs d'Indigène, se retirent de la Comédie. (ARCHIVES JEAN-MICHEL MART)
Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, fondateurs de la maison d’éditions Indigène, ont annoncé qu’ils ne participeraient pas à la prochaine Comédie du livre... Pour ne plus "servir de faire-valoir à une direction "auto-proclamée".. 
Indigène édition ne participera pas à la prochaine Comédie du livre. Et s'en explique dans une lettre, adressée à la rédaction. Car ce retrait est un coup de gueule. Et c’abord pour "avoir reçu, à la veille du second tour des élections municipales, des menaces d’une personnalité qui se voyait déjà en charge des affaires culturelles de la Ville, menaces formulées à l’annonce de notre décision de voter pour une autre liste que la sienne -"Si vous croyez que vous allez continuer à vous faire aider"-. Soit dit en passant, nous n’avons jamais sollicité aucun soutien de la Ville et, s’agissant de la Région, nous avons cessé de le faire depuis qu’Indignez-vous !, en 2010, nous a libérés des contraintes financières.
Mais encore – et surtout – nous en avons assez de servir de faire-valoir à une direction auto-proclamée de la Comédie du livre. Nous comprenons que chaque année des auteurs de pays différents soient invités (...). Reste vrai qu’il n’est jamais créé d’événement qui s’appuie sur la production de l’un ou l’autre des éditeurs de la région, l’une des plus riches de France dans ce domaine. Consultés, oui, mais quand le programme est déjà bouclé, pour ne pas dire verrouillé. Ainsi regrettons-nous très vivement que l’ouvrage les "Treize dernières heures de la vie de Federico García Lorca", de l’historien andalou Miguel Caballero Pérez, paru chez Indigène éditions – on nous pardonnera de le dire –, n’ait pas été invité.L’assassinat de Lorca, l’un des plus grands poètes du xxe siècle, fut uncrime contre l’esprit, et ce crime irréparable rappelle opportunément que la montée des intolérances – et de la couardise – a toujours pris pour cible première les artistes, les poètes, la culture, autrement dit les fondements mêmes de la liberté." Le communiqué est signé Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou
Midi Libre
10/04/2014