mardi 14 octobre 2014

Intempéries : 45 millions de dégâts dans un budget déjà contraint

126 communes de l'Hérault sont déjà classées en catastrophe naturelle. 126 communes de l'Hérault sont déjà classées en catastrophe naturelle.Photo REDOUANE ANFOUSSI

Retour en session du Conseil général sur les épisodes orageux que l'Hérault vient de subir. Le bilan confirme l'importance de la collectivité de proximité qu'est le Département.

Au lendemain d'un week-end de grandes inquiétudes et après quatre épisodes orageux de forte intensité, André Vezinhet, président (PS) du Conseil général a fait le point hier en session des souffrances et des dégâts subis par le département de l'Hérault. Il a bien sûr dit sa compassion pour les familles des victimes et les personnes sinistrées. Il a évidemment beaucoup remercié les salariés du Conseil général - qu'ils soient pompiers professionnels ou volontaires, sapeurs forestiers, rando-pisteurs, ou agents des routes... - mais aussi les maires, les conseillers généraux, les conseillers municipaux « qui la plupart du temps n'ont aucune indemnité ». « Arrêtez de dire que 36 000 communes, ça pèse lourd sur la France », s'est-il emporté citant des maires « sur le pont, épuisés... » Il a encore dit son admiration pour les bénévoles ou remercié les présidents du Puy-de-Dôme et du Tarn qui ont proposé leur aide pendant les intempéries.
126 communes sont d'ores et déjà classées en catastrophe naturelle, d'autres le seront, 200 exploitations agricoles ont été touchées et les dégâts qui incombent au Conseil général s'élèvent à 45 millions d'euros (15 pour les routes, 18 pour l'eau et l'assainissement, entre 15 et 20 millions pour les collèges). « C'est presque insoluble de résoudre cette équation quand les budgets des collectivités sont étranglés et asphyxiés, notamment par le projet de réforme territoriale », a tonné le président du Conseil général qui a rappelé les 1,5 milliard « ponctionnés » par l'Etat depuis 2012 sur ces collectivités et les 3,7 milliards qui le seront pendant les trois années qui viennent. Sans compter que les communes sinistrées vont avoir sacrément besoin du Département.
C'est donc une raison supplémentaire pour demander « le report de la loi NOTR » (Nouvelle organisation territoriale de la République). Demande déjà signée par 269 présidents de Département et conseillers généraux. « Comment imaginer qu'avec la crise sociale, économique et morale que nous vivons aujourd'hui, on éloigne encore plus le citoyen des politiques de solidarité, de proximité » en particulier a-t-il ajouté « dans un contexte de fusion des Régions ». Qui reste pour André Vezinhet « une aberration ». « Cette Région ne mérite pas une vente à la découpe », a-t-il encore déclaré.
Jean-Luc Phalip, conseiller général de Lamalou-les-Bains et Saint-Gervais sur Mare approuvait en citant « l'extraordinaire réactivité du Département et sa présence en tout point du territoire ». « S'il n'y avait pas eu d'agence départementale des routes, pas de sapeurs forestiers... alors que Saint-Gervais était isolé et que la situation était catastrophique à Lamalou que ce serait-il passé ? » interrogeait-il démontrant ainsi l'importance des collectivités de proximité.
Annie Menras
source : l'Hérault Du Jour
 .