Alliant fermeté et souplesse, le nouveau président de Région Languedoc Roussilln (PS) a esquissé sa feuille de route lors de sa première session publique vendredi 17 octobre.
A son arrivée à la tête de la Région fin 2010, Christian Bourquin avait promis qu'il ne ferait pas du Georges Frêche. Hier matin pour sa première session publique en tant que président du Languedoc-Roussillon, Damien Alary n'a rien dit de ce genre. Mais on a déjà compris que durant les 14 mois de mandat qui lui restent jusqu'aux régionales de décembre 2015, il ne copiera pas le style de son prédécesseur catalan disparu le 26 août dernier.
Au demeurant sympathique, Christian Bourquin adorait les joutes verbales ce qui l'amenait souvent à déplacer le débat politique sur le terrain politicien. Si on le croit quand il raconte qu'il a dit ses quatre vérités au Premier ministre Manuel Valls, on peut estimer que Damien Alary n'a pas davantage la langue dans sa poche. "Je poursuivrai le combat contre la fusion Languedoc-Roussillon / Midi Pyrénées sans aucune faille ni réserve", assure-t-il, promettant sur ce point de marcher dans les pas de son prédécesseur.
Un rendez-vous avec Hollande ?
Même fermeté quand il s'agit d'évoquer les histoires de gros sous avec Paris. "En l'état actuel, je ne signerai pas le contrat de plan Etat-Région (ndlr : il est en cours de renégociation). Il est inadmissible que l'État ne mette rien sur les inondations alors que la Région injecte 70 millions", prévient Damien Alary qui ajoute. "Les universités ne figurent pas assez dans ce contrat de plan et côté transports, le compte n'y est pas non plus".
Sur la forme néanmoins, il y a fort à parier que le ton et la méthode Alary diffèrent. On l'imagine mal traiter de "branquignoles" les auteurs d'un rapport remettant aux calendes grecques la nouvelle ligne TGV Montpellier-Perpignan. En tant que président du Conseil général du Gard, Damien Alary a toujours privilégié la recherche du consensus aux conflits. A défaut de chercher à se faire aimer de tous, il a commencé à arrondir des angles hier matin, à l'image de sa volonté de ne pas polémiquer sur l'opéra orchestre (voir ci-dessous).
Tantôt ferme, tantôt souple. Le style Alary s'esquisse. Comme le maire de Montpellier Philippe Saurel qui se cherche une stature nationale, le nouveau président du Conseil régional a demandé une entrevue avec François Hollande pour plaider "l'identité, l'intégrité et les atouts" du Languedoc-Roussillon face à l'ogre Midi-Pyrénées. A l'échelle locale, D. Alary promet de privilégier l'investissement, "le nerf de la guerre" et de chouchouter les entreprises. Une stratégie frêchiste qui semble séduire l'opposition de droite."My Région is pro business. C'est très bien" se félicite Stéphan Rossignol (UMP) qui réclame cependant plus de "cohérence" sur la fusion. "Votre premier vice-président Eric Andrieu défend la réforme". Lequel peinera à démontrer le contraire. Dur dur d'être socialiste sous Hollande.
Rémy Cougnenc
source : l'Hérault Du Jour