Roms. Un référé « liberté » sera examiné ce matin pour obtenir un relogement.
Depuis plusieurs jours, elles se renvoient la patate chaude. Mais ce vendredi 17 octobre au matin (10h30), elles vont devoir s’expliquer devant un juge. La Ville de Montpellier et la préfecture de l’Hérault ont été assignées mercredi devant le Tribunal administratif de Montpellier. Motif ? La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui a déposé un référé « liberté » en procédure d’urgence leur demande de procéder au relogement d’une famille Rom italienne (une mère et ses quatre enfants mineurs). Lesquels font partie de la trentaine de Roms d’Italie ou du Monténégro (dont des personnes âgées, des enfants et des nourrissons) qui se sont retrouvés sans toit après que leurs caravanes de la route de Lavérune (lieu dit « Chez Paulette ») ont été ravagées par les inondations de fin septembre. « Ils sont toujours dans la boue ou sur des matelas moisis dans des endroits insalubres », s’indigne la présidente de la LDH Sophie Mazas selon qui Philippe Saurel n’a pas tenu son engagement.
Mardi, après avoir consenti à ouvrir le gymnase situé près de l’école Michel de l’Hospital, le maire de Montpellier avait déclaré. « Il faut que ces personnes retrouvent un logement digne. On va faire les choses proprement, pour les jours qui viennent. » Mais mercredi le gymnase a été fermé déplorent les associations (LDH, Mrap, ATQ Quart Monde, Cimade) et partis (Section PCF, EELV, Parti de gauche) qui soutenaient les Roms hier matin encore devant l’Hôtel de Ville. « A Grabels, les naufragés sont toujours hébergés. Il y a une discrimination caractérisée » assure l’avocate S. Mazas qui critique aussi « la position très ferme » du préfet de l’Hérault au contraire de celle du Conseil général qui « participe à la solidarité pour le financement de caravanes d’occasion ».
Ce matin, l’article L2212-2 du Code général des collectivités locales sur le droit des sinistrés sera rappelé à la Ville. Et le L345-22 du Code de l’Action sociale et des familles sur l’hébergement d’urgence des personnes vulnérables, sera plaidé contre la préfecture.
Rémy Cougnenc
Source : l'Hérault du Jour