Contraint d'utiliser la route, faute de trottoirs plus larges, il arpente en fauteuil roulant les rues au risque de se mettre en danger.
"Quand je sors de chez moi, je sais que je vais galérer." Serge, 46 ans, ensituation de handicap, habite rue d'Alger depuis 17ans... Et c'est le même rituel chaque jour : contraint d'utiliser la route, faute de trottoirs plus larges, il arpente en fauteuil roulant, tant bien que mal, les voies de circulations. "Certains me klaxonnent pour que je libère la voie, je reste calme. D'autres comprennent et me laissent circuler la route. Je n'aime pas provoquer tout ce dérangement mais je n'ai pas le choix. Être handicapé physique, c'est un enfer. Être en fauteuil, un calvaire !"
C'est avec beaucoup de retenue que Serge décrit ses difficultés au quotidien, rencontrées lors de chaque déplacement en fauteuil dans les quartiers Laissac et Gare.
"Un non-voyant est beaucoup plus en danger que moi." Vigilant pour lui-même, il n'est pas moins inquiet pour les piétons, personnes âgées, pour ces mamans et leurs poussettes, qui ne lui disputent pas le bord du trottoir, s'aventurant davantage encore que lui sur la route lorsqu'ils le croisent. "C'est un véritable problème, un danger pour tout le monde. La ville, la rue, est aussi un droit... Il serait temps d'agrandir les trottoirs". Un appel qu'il accompagne de cette proposition, lancée comme un gage aux représentants décideurs de la cité : "Pour pouvoir comprendre les difficultés, il faut peut-être les vivre. J'aimerais qu'un élu s'assoie sur un fauteuil roulant et fasse un parcours avec moi." Le défi est lancé !
MIDI LIBRE
