samedi 8 novembre 2014

Philippe Saurel renforce la "vidéoprotection" à Montpellier

Le système de vidéoprotection de la Ville de Montpellier compte 157 caméras. (Photo David Maugendre)Le système de vidéoprotection de la Ville de Montpellier compte 157 caméras. (Photo David Maugendre) 

Sécurité. Le rajout de 15 nouvelles caméras a été voté à la quasi unanimité. Seul l'élu PCF Hervé Martin s'est abstenu.

Souriez, vous êtes filmés. Montpellier n'est pas encore Big brother mais de plus en plus de quartiers sont placés sous l'oeil de la vidéosurveillance ou vidéoprotection, suivant la façon dont on voit les choses.
Jeudi soir en conseil municipal, le feu vert à l'installation de 15 nouvelles caméras (voir encadré) ainsi que la modernisation de 12 autres déjà en place a été donné par la quasi totalité des élus de droite comme de gauche.
Seul l'élu communiste Hervé Martin a choisi de s'abstenir, expliquant que l'utilité d'un tel dispositif coûteux (1,66 millions d'euros au total) ne lui avait jamais été démontrée. "Je n'ai pas de position dogmatique sur ce sujet. Mais aucune étude n'indique si la vidéosurveillance est efficace", argumente Hervé Martin. En revanche l'élu communiste assure que des études montrent que "les gens ne sont pas plus rassurés après l'installation des caméras".
Ce n'est pas la position de la majorité conduite pas Philippe Saurel. Pour justifier la mise en place de ce nouveau dispositif, Marie-Hélène Santarelli a d'abord expliqué que l'utilité des caméras dépassait le cadre policier. "Elles servent lors des grands manifestations et à la régulation du trafic routier. Lors des inondations, elles ont permis de repérer certaines rues inondées", illustre l'adjointe au maire.
M-H. Santarelli a ensuite essayé de convaincre que les caméras sont un "outil complémentaire de dissuasion" dans le sens où elles "facilitent l'élucidation des infractions". L'adjointe à la sécurité a également assuré que si elle ne constituait pas une "réponse exclusive", la vidéoprotection participe à "répondre à une demande sociale" face au fameux "sentiment d'insécurité".
Une réflexion qui a fait bondir l'élue du FN France Jamet pour qui Montpellier n'est pas loin d'être Chicago. "La réalité de la délinquance ne résiste pas aux chiffres", lance-t-elle sans en citer un seul. Au lieu de cela, elle reproche à Philippe Saurel de ne pas avoir obtenu assez de policiers supplémentaires auprès du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Quid des 50 policiers municipaux ?", renchérit Christian Dumont (UMP).
Le maire aura beau lui répondre qu'ils seront recrutés en 2015-2016, l'avocat de droite ne lâche pas le morceau. Et cherche la petite bête. "Je vois que vous procédez au remplacement de 12 caméras datant de 2008 alors que l'unique caméra de la place Jean-Jaurès date de l'an 2000". Et Christian Dumont de prendre à témoin l'inénarrable Christian Estrosi et sa ville de Nice où se garer en double file fait pourtant partie des coutumes locales. "A Nice tout est transparent. Ils ont un centre de supervision urbain avec 800 caméras qui permet un taux d'élucidation de 100% sur les affaires de flagrants délits. A Montpellier votre système est inefficace parce qu'il n'y a personne derrière les caméras."
En guise de réponse, Philippe Saurel rappellera le budget annuel alloué à la vidéoprotection. A savoir 1,66 millions d'euros. Un coût substantiel qui rend pertinente la réalisation d'un bilan. La Ville en fera-t-elle faire un dans quelques mois ? Pour l'instant, rien n'a été annoncé. Mais des subventions auprès des services de l'Etat (notamment du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance) ont été demandées pour élargir le dispositif qui comptera désormais 157 caméras.
Rémy Cougnenc
http://www.lamarseillaise.fr/herault-du-jour/