Mairie de Montpellier : les syndicats dénoncent "un climat dégradé"
L'Unsa et la CFDT demandent au maire de Montpellier l'ouverture de négociations "dans un climat social dégradé". Une rencontre Saurel-syndicats est prévue vendredi.
Ça grogne en mairie ! L'éviction, il y a quinze jours, de Valérie Astésano de la direction de la culture, le jeu des chaises musicales mis en place dans différents services de l'hôtel de ville et de l'Agglomération ou encore, plus globalement, la méthode de gouvernance de Philippe Saurel inquiètent CFDT et Unsa.
"La défiance" vécue par l'encadrement
Chaises musicales ou chasse aux sorcières ?
Jeu de chaises musicales pour les uns, chasse aux sorcières pour les autres, les futurs mouvements de directeurs font l’objet de nombreux commentaires dans les couloirs de la mairie. Qui remplacera la directrice de la cohésion sociale, qui devrait rejoindre la direction enfance, d’où devrait partir la responsable pour la direction organisation évaluation ? À moins que la cohésion sociale n’intègre une plus large direction jeunesse sport environnement ? Nombreux sont les cadres évoquant, ces dernières semaines, un climat d’insécurité et un manque de lisibilité.
Les syndicats ont alerté par courrier le maire sur "le climat social actuel dégradé", vécu notamment par l'encadrement. "Ce climat de défiance ne concourt pas à permettre aux cadres d'exercer pleinement leurs missions en toute sérénité", assènent-ils.
De son côté, le maire et président de l'Agglo ramène cette réaction au fait, entre autres, des dernières élections professionnelles et "d'une nouvelle majorité qui veut montrer qu'elle pèse dans les discussions".
Saurel assume son omniprésence
Mais pour autant, l'ancien adjoint à la culture ne cache pas sa volonté "de faire changer les habitudes" au sein d'une mairie où, "durant dix ans, il y a eu une gouvernance relâchée".
Et Philippe Saurel d'assumer son omniprésence : "Je suis là toute la journée et je gère au plus près. C'est un nouveau mode de gouvernance et il faudra que les gens s'y habituent."
Des propos qui ne sont pas faits pour rassurer l'Unsa et la CFDT qui, par ailleurs, ne veulent pas entendre parler de "politisation des cadres, de discrimination par le lien de famille ou encore d'humiliation et de peur comme mode de management... Sans oublier les mobilités-sanction." Des mots forts qui laissent deviner le climat régnant actuellement au sein des services.
Rencontre avec les syndicats vendredi
Une demande d'ouverture de négociations a été faite par les syndicats afin d'établir une charte de la mobilité avec "des règles transparentes et des valeurs communes". Ainsi qu'une réunion pour engager et "prioriser les autres actions en faveur des cadres". Des appels qui semblent avoir été entendus par Philippe Saurel : il s'est proposé de rencontrer les syndicats vendredi.
GIL LORFEVRE Midi Libre
