lundi 8 décembre 2014

Vers des amendes spéciales pour les cyclistes


Le Conseil national de la sécurité routière préconise d'introduire de nouvelles amendes « adaptées » aux vélos.

Le Conseil national de la sécurité routière préconise d'introduire de nouvelles amendes « adaptées » à la circulation à vélo, testées depuis 2012 à Strasbourg.


Les cyclistes ignorant le code de la route pourraient être visés par de nouvelles amendes « adaptées » à la circulation à vélo. C'est en tout cas ce que préconise, lundi 8 décembre, le Conseil national de la sécurité routière (CNSR), qui avance les bons résultats de ces mesures testées dans la communauté urbaine de Strasbourg.


« Ce dispositif a permis plus de verbalisations par les forces de l'ordre (...) et une baisse sensible des accidents, de plus de 30 %, ce qui n'est pas un pourcentage faible », a souligné le président de la commission deux-roues du CNSR, Christian Jacquot.
Depuis 2012, un système d'« amendes adaptées » en vigueur dans la préfecture alsacienne fixe des pénalités de quatrième catégorie divisées par deux (45,60 euros contre 90 euros pour un automobiliste) pour un certain nombre d'infractions comme la circulation en sens interdit, l'inobservation de l'arrêt à un panneau « stop » ou à un feu rouge, les refus de priorité et l'usage du téléphone tenu en main.

AUCUNE VALEUR CONTRAIGNANTE

Mais les propositions du CNSR ne sont que des préconisations, sans aucune valeur contraignante et sur lesquelles le gouvernement n'a pas statué. D'autant que cette différenciation du prix des amendes pourrait poser un problème d'« égalité devant la loi ». Il reste une « expertise juridique à faire » avec le ministère de la justice, souligne le délégué interministériel à la sécurité routière, Jean-Robert Lopez, qui s'est abstenu lors du vote de cette recommandation.
Les membres du CNSR ont également voté favorablement pour l'élargissement à d'autres villes de la pratique des « espaces mixtes piétons-cyclistes » sur les trottoirs, sans délimitation entre les deux catégories d'usagers. « Il est préférable de partager l'espace entre piétons et cyclistes plutôt que celui entre cyclistes et véhicules à moteur pour des raisons évidentes de rapport de forces », a expliqué M. Jacquot.
Le CNSR a également voté un renforcement de la promotion du port du casque pour les cyclistes, mais sans obligation réglementaire, qui « serait de nature à réduire l'usage du vélo ».
Les cyclistes représentent 5 % des morts sur les routes et 15 % des blessés graves, selon les données de l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux. La mortalité des cyclistes a moins diminué entre 2000 et 2010 que la moyenne de l'ensemble des usagers et était en 2013 au même niveau qu'en 2010.

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