jeudi 8 janvier 2015

[#CharlieHebdo] L'effroi et la résistance

Mercredi soir à Montpellier. Photo Amelie GoursaudMercredi soir à Montpellier. Photo Amelie Goursaud

Il n'aura fallu que quelques heures de messages sur les sites internet et les réseaux sociaux pour qu'une foule dense (entre 2 et 3 000 personnes) se masse mercredi soir devant le siège du Club de la Presse à Montpellier.

Une foule triste, choquée, désespérée quelquefois. Combative pourtant par cette première réaction épidermique après l'horreur et la lâcheté des assassinats. Partout des pancartes « Je suis Charlie » ou des Unes de l'hebdomadaire satirique étaient brandies en silence.
Autour d'Olivier Roirand, président du Club de la presse, des journalistes d'autant plus émus que le Club a organisé par deux fois le festival Hérault Trait Libre avec des dessinateurs de presse et que Tignous en était l'an dernier. C'est à ce titre qu'il avait été rédacteur en chef le 4 avril dernier de l'Hérault du Jour en compagnie de Plantu. Mais les confrères de Charb, Tignous, Wolinski et Cabu étaient très minoritaires parmi les dizaines d'élus -présidents du conseil régional, du conseil général, maire de Montpellier, députés... et surtout en très grand nombre simples citoyens, associatifs et syndicalistes.
« C'est la démocratie qui a été attaquée ce matin » , a déclaré Olivier Roirand en évoquant nos « confrères tombés sous les balles de la barbarie ». Une seule intervention ponctuée d'une minute de recueillement, mais des Montpelliérains qui ne voulaient pas partir pour rester ensemble le plus longtemps possible. Ensemble et solidaires. Ils ont longtemps applaudi comme une riposte à l'obscurantisme, à l'assassinat de toute une rédaction, puis le Chant des partisans s'est élevé avant quela Marseillaise ne soit entonnée.
« C'est une partie de mon enfance qui a été tuée », nous confiait une participante. « Je les ai rencontrés en 68 lors d'un procès. C'est une époque complètement écrabouillée par ce qui se passe actuellement », complétait sa voisine. Un prof de fac se joignant à la conversation s'inquiétait des possibles « amalgames à venir ». « Tous les intégrismes sont dangereux », prévenait-il. 
Un réconfort pour tous, la présence de nombreux jeunes comme Léna, Ellisa et Léon qui ont « entendu la nouvelle à la radio ». « J'ai été atterrée par cette violence, ma mère était en larme. Je pense aux victimes, aux familles... »
Une heure et quart après le début du rassemblement, une foule compacte était encore sur place. Un autre rendez-vous est prévu à midi ce jeudi 8 janvier place de la Comédie et samedi à 15h. Cette fois une manifestation est prévue du Club de la presse à la préfecture. Des rassemblements ont également eu lieu à Nîmes, Sète et Alès. A Sète ce sont des artistes sétois qui avaient lancé le message. "Pour un qui tombe, dix doivent se lever" y a réagi un homme présent au milieu de 800 personnes devant la mairie, quand Pascal Larderet témoignait : "J'ai grandi avec Charlie et Hara-Kiri. Ces journaux portaient une utopie. Ils nous représentaient...."

http://www.lamarseillaise.fr/herault-du-jour/societe/34711-l-effroi-et-la-resistance