jeudi 10 mars 2022

PENDANT CE TEMPS LÀ AU YÉMEN Par Mohamed Kacimi

Depuis 2015, le Yémen, pays pauvre, mais d'une richesse humaine, patrimoniale, extraordinaire et dont j'ai eu la chance de connaître chaque recoin, est victime d'une guerre d'anéantissement, menée par une coalItion des pays du Golfe, avec, à leur tête, l'Arabie, pays obscurantiste, totalitaire, dirigé par un monarque, MBS, qui découpe à la tronçonneuse ses opposants, qui condamne à 1000, coups de fouets un blogueur, coupe la tête des condamnés à mort sur la place publique et se fait baiser le cul par l'ensemble des dirigeants occidentaux qui ne pipent pas mot devant lui. En février 2018, l'ONU dresse un bilan des pertes civiles, il dépasse les 10 000 morts depuis un an et demi. Le blocus du pays par les puissances arabes a provoqué la « pire crise humanitaire de la planète » selon les Nations unies : 7 millions de personnes, soit un quart de la population, sont au bord de la famine ; 1 million ont été touchées par le choléra; En mai 2020, la CIA estime entre 100 000 et 120 000 le nombre de morts militaires et civils entre 2015 et 2020. Fin 2021, l'ONU indique que 150 000 personnes ont été tuées dans les combats et 227 000 autres sont mortes de conséquences indirectes du conflit, telles que le manque d’eau potable, la faim et les maladies. La majorité des victimes indirectes sont des enfants de moins de 5 ans, leurs organismes étant « particulièrement vulnérables à la malnutrition et la sous-nutrition ». En 2019, l'Observatoire des armements souligne que la France est toujours engagée dans la guerre au Yémen, en fournissant un soutien de premier plan en matière de guerre tactique à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis : entraînement des forces spéciales saoudiennes, fourniture de leur équipement de pointe et prévente du futur drone tactique Patroller aux Émirats arabes unis. En juillet 2020, Amnesty International révèle qu'une entreprise belge, le campus d'entraînement John Cockerill établi en France, formait des soldats saoudiens combattant au Yémen. Le camp d'entraînement, qui a été construit avec l'argent des contribuables français, aidait ces militaires à fabriquer des tourelles et d'autres armes. Le 11 décembre 2020, cinquante et un parlementaires français interpellent le ministre des Affaires étrangères. Ils lui demandent, dans une lettre ouverte, des explications sur la situation d'une ancienne usine Total située au Yémen. Cette usine, partie d'un projet gazier financé par la France à hauteur de 216 millions d’euros serait devenue une prison utilisée par les Émirats arabes unis. Des actes de torture y seraient perpétrés. Défendre l'Ukraine c'est aussi avoir une pensée pour le Yémen. Si on sauve Kiev de Poutine, on pourrait très bien sauver Sanaa de MBS... de la France et des USA ! Par Mohamed Kacimi