lundi 7 octobre 2013

Cantonale partielle de Brignoles : le PS appelle à faire "barrage au FN"

Le parti socialiste met en garde les autres partis de gauche contre "la division" qui leur a coûté cher lors de ce premier tour.
Image d'illustration. (POL EMILE/SIPA)
Image d'illustration. (POL EMILE/SIPA)

Le Parti socialiste a appelé dimanche 6 octobre à faire "barrage au FN" au second tour de la cantonale de Brignoles dans le Var après l'élimination au premier tour de la gauche.
"La gauche est éliminée dès le premier tour de l'élection cantonale partielle de Brignoles. Ce résultat doit sonner comme un sévère avertissement pour tous les partis de gauche : lorsque le Front national est fort, la division produira souvent le même résultat. La conséquence est simple : au second tour les électeurs n'ont le choix qu'entre l'UMP et le FN", écrit le PS dans un communiqué. "Dans cette situation, comme il l'a toujours fait, le PS appelle à faire barrage au FN dimanche prochain lors du second tour", poursuit le parti.

"Un coup de semonce" pour le PS

Pour David Assouline le porte-parole du PS interrogé sur Europe 1, c'est un "coup de semonce" dans le score du FN, en tête de la cantonale du Var, et la preuve de la nécessité de l'unité de la gauche dès le premier tour. "Si on additionnait les voix du Parti communiste et des Verts, là on était au deuxième tour", a observé l'élu de Paris.

"Il n'y a pas d'appétence pour l'opposition"

Lors du premier tour, l'extrême droite a réuni 40,4% des voix pour le candidat FN Laurent Lopez et 9,1% pour un autre candidat, Jean-Paul Dispard.
La candidate UMP Catherine Delzers est arrivée en deuxième position avec 20,8% des voix, dans ce canton gagné par la gauche en 2012.
Les deux candidats de gauche, PCF et EELV, ont été éliminés au premier tour.
Pour le PS, "le score de l'UMP montre qu'il n'y a pas d'appétence pour l'opposition". "La droite devrait comprendre qu'à force d'ouvrir la porte au vocabulaire et aux thématiques du FN, une partie de ses électeurs s'y engouffrent dès le premier tour", estime le parti dirigé par Harlem Désir.

Les radicaux appellent au Front républicain 

De leur côté, les radicaux de gauche ont appelé, dans un communiqué, à "voter pour le candidat de l'UMP au 2e tour". "L'ensemble des formations progressistes et républicaines doivent se mobiliser pour empêcher l'élection d'un élu d'extrême droite au 2eme tour de la cantonale partielle", écrit le président du PRG, Jean-Michel Baylet.

Le ni-ni pour Mélenchon

Le coprésident du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon a assuré que "le principal pourvoyeur des voix du FN est à l'Elysée", et a refusé de choisir entre ce parti et l'UMP au second tour de la cantonale du Var.
"Je vois bien que le Front national a une capacité de mobilisation indemne d'une élection à l'autre, il retrouve ses voix" et "tout le reste s'effondre. Ceux qui votaient à gauche ne vont pas voter, traînent des pieds", selon Jean-Luc Mélenchon.
Pour lui, "la question n'est pas de mobiliser face au Front national" mais de "mobiliser pour que quelque chose change dans ce pays, parce que la vie est insupportable", a argumenté l'ex-candidat à l'Elysée.
Invité à choisir entre FN et UMP au second tour, il a répondu : "c'est la peste ou le choléra, c'est tous les mêmes, ils racontent les mêmes choses", ils sont "aussi anti-sociaux les uns que les autres".

"Le vrai vainqueur c'est l'abstention"

L'UMP Bruno Le Maire refuse quant à lui de donner des consignes de vote. 
"Je ne passe pas de consignes de vote. Si vous voulez que les électeurs aillent aux urnes, il faut leur offrir un espoir. Il n’y a d’espoir nulle part en politique aujourd'hui et c’est le drame de la démocratie française. L’espoir en France, c’est les français", a expliqué l'ancien ministre sur BFMTV.
"Le vrai vainqueur de cette élection à Brignoles, c’est l’abstention. Les électeurs de Brignoles comme beaucoup de français ne croient plus en leurs responsables politiques."

Le FN se félicite d'une "dynamique populaire" 

Le vice-président du FN, Florian Philippot, voit dans le score du candidat de son parti (40,4%) et l'élimination de la gauche au premier tour "une dynamique populaire autour de ce qui est le premier parti de France, le FN".
C'est "un plongeon terrible de la gauche qui s'explique par les trahisons successives", a fait valoir sur LCI Florian Philippot, citant à titre d'exemple, la réforme des retraites.
Pour le bras droit de Marine Le Pen, le score du candidat FN est la traduction du "jugement politique" des électeurs. "C'est l'envie d'autre chose, d'autres solutions, d'un autre projet national, protecteur, patriotique et profondément républicain, qui remet les valeurs de la République comme la laïcité au centre du projet politique".
Enfin, Florian Philippot démonce "l'union sacrée du système, des partis frères (UMP/PS)", voyant dans l'appel de la gauche à voter UMP au second tour la démonstration que les deux partis "sont sur la même politique".
"Manifestement, la seule arme anti FN de la gauche, c'est d'appeler à voter UMP", a-t-il ironisé.

"C'est tous des amis à droite"

Le candidat d'extrême droite, Jean-Paul Dispard, dissident du FN, qui a obtenu 9,1% des voix appelle lui aussi à voter pour l'UMP au second tour.
"J'ai été exclu du Front national, donc j'appelle à voter pour la candidate de droite, l'UMP", a déclaré Jean-Paul Dispard sur BFMTV. Se reconnaît-il dans ce qu'elle dit ? "Mais bien sûr, c'est tous des amis, à droite".

A voir sur le web: Les municipales à Brignoles annoncent-elles le début de la vague FN? - 07/10