lundi 24 mars 2014

Conseil général de l'Hérault : l'opposition de droite tourne le dos à l'insertion sociale


Le budget de la majorité Vezinhet a été adopté hier, en dépit de trois abstentions. (Photo David Maugendre)Le budget de la majorité Vezinhet a été adopté hier, en dépit de trois abstentions. (Photo David Maugendre) L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise

Après avoir validé 63 rapports sur 65, les trois élus UMP se sont abstenus ce mercredi 19 février sur le budget de la collectivité présidée par André Vezinhet (PS).

63 sur 65. Depuis ce lundi 17 février, premier jour des débats budgétaires au Conseil général de l'Hérault, l'opposition de droite a dit amen a presque tous les rapports présentés par la majorité de gauche d'André Vezinhet (PS). Mais hier matin, mercredi 19, au moment de voter le budget, les trois élus François Commeinhes, Georges Fontès et Sébastien Frey ont opté pour l'abstention. «Nous ne partageons pas les mêmes avis sur l'insertion sociale ni sur le tourisme» tente de justifier ce dernier qui pointe l'insuffisance des crédits accordés à l'embellissement du littoral et le coût trop élevé des dépenses sociales. «Vous voulez qu'on tue les vieux ?» s'emporte le socialiste Michel Gaudy qui vient de disséquer le budget primitif 2014.
D'un montant total de 1,377 milliard d'euros, il consacre 154 millions d'euros à l'administration, 100 ME aux routes, 85 ME aux collèges, 73 ME à l'aménagement, au logement et à l'environnement, 51 ME à la jeunesse, la culture, les sports, 45 ME à la sécurité, 40 ME aux transports, 29 ME aux réseaux et 27 ME au développement économique, agricole et touristique. Mais plus de la moitié des dépenses (56%) sont consacrées à son action sociale. La raison ? Le nombre toujours grandissant des allocataires dans un département ravagé par le chômage (15,2%) et la précarité. Face à ce noir constat, le Département se doit d'agir selon François Liberti (PCF). Face au «renoncement du gouvernement à mener une vraie politique de gauche», il estime que ce budget «qui va dans le bon sens, s'approche au mieux des besoins des citoyens».
La fuite en avant de la dette
Ainsi en 2014, ce sont 40 123 personnes supplémentaires qui auront droit au Revenu de solidarité active (RSA). En hausse de 12,4%, il mobilise 218,3 ME qui s'ajoutent aux 143,4 ME de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) en hausse de 4,2% et aux 40,8 ME de la Prestation de compensation du handicap (PCH) dont le coût augmente lui aussi de 4%.
Autant de dépenses sociales qui, pour Jean-Michel Du Plaa (PS), «ne sont pas de l'assistanat mais de la solidarité active». Pour la droite en revanche, c'en est trop. "Il est possible de dégager des économies dans le magma des 700 millions sans toucher aux dépenses sociales" prétend S. Frey sans donner d'autre piste que l'investissement coûteux de PierresVives dont il a pourtant validé les autorisations de programme hier encore.
Mise à mal par le désengagement de l'État qui n'a pas suffisamment compensé les charges transférées, la santé du Département n'est cela dit plus aussi fringante que par le passé. Si "le début de la décélération de l'investissement" laisse ce dernier au-dessus de la moyenne, (259 ME), l'explosion de l'encours de la dette (passé de 303 ME en 2010 à 502 ME en 2013) a de quoi inquiéter quant à la future capacité d'autofinancement de la collectivité (à peine 90 ME). Et il n'est pas sûr que «l'absence d'emprunt toxique» soit un motif de satisfaction suffisant.
Si 6% d'économies ont été réalisées sur les dépenses de fonctionnement, les marges de manoeuvre du Département se réduisent d'année en année. D'autant qu'excepté ceux des droits de mutation (de 3,8% à 4,5% soit 151 ME de recettes au lieu de 135), André Vezinhet a promis de ne pas augmenter les taux d'imposition à l'image du foncier bâti (stable depuis 2011), afin de ne pas pénaliser davantage des «foyers fiscaux à saturation».
Rémy Cougnenc
source : l'Hérault du Jour