mardi 15 avril 2014

Julien Dray : "La gauche risque de disparaître politiquement"

Entre primaire en 2017 et redéfinition des orientations sur les sujets de société, Julien Dray avance ses idées pour le Parti Socialiste.

Julien Dray en 2010, sur le plateau de France 3 ALIX WILLIAM/SIPAJulien Dray en 2010, sur le plateau de France 3 ALIX WILLIAM/SIPA
Julien Dray, vice-président PS d'Île de France, se rêve en maître d'école. Sa salle de classe ? Le bureau national du Parti Socialiste (PS). Ses élèves ? Les 72 membres, élus et premiers secrétaires fédéraux du parti. L'exercice proposé : "Sur une copie blanche, vous répondrez aux questions suivantes : 'C'est quoi la gauche ? C'est quoi le socialisme ?'". Durée : 3 heures. C'est en tout cas l'idée qu'il a développée sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin, ce lundi 14 avril, sur BFM TV et RMC. Pour Julien Dray, c'est le challenge principal auquel la gauche est aujourd'hui confrontée.
Pour Julien Dray, si le parti ne se pose pas les bonnes questions, "la gauche pourrait disparaitre politiquement". Il alerte : "La crise que le PS traverse aujourd'hui n'est pas une simple défaite électorale".

Retour à la IVe République

Pour Julien Dray, son ancien compagnon de route au temps de "La Gauche Socialiste", Jean-Luc Mélenchon, est une des causes principales du délitement de la gauche.
"Il détruit ce qui est le bien le plus précieux de la gauche : l’unité, et la volonté de la construire par le rassemblement des forces de gauche", écrit-il dans les premières pages de son livre "La faute politique de Jean-Luc Mélenchon", aux éditions Cherche Midi.
On peut revenir à la IVe République. Et qu'est-ce que c'était la IVe République ? Un pôle de radicalité organisé grosso modo par le parti communiste."
Il cite le général de Gaulle :
Comme l'avait dit le fondateur de la Ve République : 'Entre les partis communistes et nous, il n'y a rien'".

"Ce n'est pas une histoire d'hommes"

Julien Dray fait fi des débats actuels sur la nomination de l'ancien Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, aux Affaires Européennes ou encore sur la proposition de candidature de Jean-Christophe Cambadélis comme remplaçant aux commandes du parti :
La crise "très profonde" que vit le PS "n'est pas liée simplement à une question d’hommes mais de compréhension de la société, d’être capable de porter les aspirations de cette société, de définir la volonté de transformation de la société du Parti Socialiste." Bref, de redéfinir l’idéal de la gauche.
Un "challenge" lancé au futur Premier secrétaire du parti, qui sera désigné mardi 15 avril par le Conseil National du PS puis élu par les militants après les élections européennes du 25 mai. 

"Une primaire en 2017"

Autre proposition du "Professeur Dray" : l'organisation d'une primaire au PS en vue de la présidentielle de 2017.
Je suis plutôt favorable à ce qu'il y ait une désignation démocratique", a dit l'ex-député sur BFM TV et RMC.
Une déclaration étonnante puisqu'au PS, il est généralement admis que le président sortant soit candidat à sa ré-investiture.
Mélody Locard - Le Nouvel Observateur