La secrétaire nationale du Parti de gauche vient débattre de la VIe République samedi 27 septembre à Grabels.
La Fête de la République accueille samedi 27 septembre à Grabels* Raquel Garrido, avocate et secrétaire nationale du Parti de gauche pour un débat sur la VIe République.
Un thème qui fait écho à la campagne que vient de mener René Revol pour les Sénatoriales. Le maire de Grabels ne s'est pas contenté en effet d'essayer de convaincre les grands électeurs, mais il a parcouru le département au cours de nombreuses réunions publiques.
Entretien avec Raquel Garrido.
Pourquoi ce thème maintenant ? On critique la Ve République depuis
longtemps ?
longtemps ?
Oui, la critique existe depuis la création de la Ve République. En 1958, il y avait déjà une grande mobilisation contre cette dérive autoritaire. Nous nous souvenons du livre de François Mitterrand sur Le coup d'Etat permanent. Mais nous vivons actuellement une déliquescence accélérée de ses institutions. Probablement parce que ce qui était critiquable mais finalement accepté sous le Général de Gaule devient une aberration s'agissant de François Hollande. Du point de vue des citoyens, il y a quelque chose de plus en plus insupportable à n'avoir aucun moyen d'exprimer une opinion politique ou de faire valoir sa parcelle de souveraineté dans le cadre de ces institutions.
Il y a un processus d'aggravation qui a débuté en 2005 après le référendum sur le traité constitutionnel européen. Il avait donné lieu à des débats intenses, la participation avait été élevée dans les urnes et le non respect du résultat est fondamentalement choquant.
Depuis 2005, un des principaux problèmes est précisément le caractère non démocratique de notre système. Par exemple pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy avait dit qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans. En 2010, il a allongé la durée de cotisation à 62 ans.
Ce qui a donné lieu à de grandes manifestations ?
Oui mais malgré des millions de personnes dans la rue, le gouvernement n'a pas reculé. C'était un blocage assez nouveau. François Hollande s'en est ensuite servi. Il a fait exactement le contraire de ce qu'il avait promis en aggravant la durée de cotisation. Les remises en cause de son programme sont d'ailleurs légions.
Mais l'abstention est-elle liée à ces arguments ? Si c'était le cas les gens voteraient beaucoup plus pour le Front de gauche...
Ce que je décris, l'inefficacité civique conduit justement à l'abstention. On peut difficilement demander à quelqu'un de faire deux ou trois fois quelque chose dont il a éprouvé que cela ne servait à rien. Il y a dans l'abstention une conscience du caractère faux de notre démocratie. Nous vivons dans une démocratie d'apparat. Une seule élection est un peu préservée, c'est l'élection présidentielle. Parce que le pouvoir se concentre sur la tête du président de la République qui ne peut être renversé par l'Assemblée nationale et encore moins par le peuple.
Votre projet de VIe République est-il déjà au point ?
Nous croyons beaucoup dans le processus constituant. Une erreur fondamentale serait de pré-écrire une Constitution avec un comité d'experts, à partir de laquelle on mènerait une propagande. Nous avons des idées, par exemple la révocabilité des élus à mi-mandat, mais le plus important c'est l'assemblée constituante. Pour que chacun s'en mêle dans un grand débat national.
La Constituante c'est une assemblée dont le but est de rédiger une constitution...
Oui l'élection de délégués à laquelle ne pourraient pas candidater les membres des Chambres actuelles. Les délégués à la Constituante ne pourraient pas non plus être candidats aux législatives suivantes, pour qu'il n'y ait pas de conflits d'intérêts particuliers ou partidaires.
Sentez-vous une adhésion à ce combat initié par le Parti de gauche ?
Un débat s'est ouvert de façon définitive sur la base de la déliquescence de la Ve République. En revanche, nous sommes à l'aube de la conquête pour la Constituante. Au Parti de gauche, nous considérons que ce débat ne peut pas être mené par les partis seulement et encore moins par un seul parti. C'est la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon n'est plus coprésident du Parti de gauche. Il a choisi de se mettre au service de personnalités issues essentiellement du monde intellectuel, philosophes, sociologues, historiens, artistes, metteurs en scène, réalisateurs... qui déclenchent un mouvement avec l'objectif que puissent fleurir partout des ateliers constituants, des prises de places de la VIe République. Pour créer une passion autour de cette discussion dans le pays. Je sens une disponibilité mais tout reste à faire et il faut que chacun participe.
Et le débat de Grabels en fait partie ?
Oui, c'est une des premières réunions de cette année scolaire.
Entretien réalisé par ANNIE MENRAS
source : l'Hérault Du Jour
*Débat à partir de 15h. Ouverture à midi dans la cour de l'ancienne école. Repas à 13h. Détails sur le programme et inscriptions pour le repas sur feterepublique34790@yahoo.f