vendredi 16 janvier 2015

Thuram et ceux qui "ne sont pas Charlie"

La fondation de Lilian Thuram lutte contre le racisme.
La fondation de Lilian Thuram lutte contre le racisme. (Reuters)
Alors que certains footballeurs ont refusé de porter des t-shirts ou maillots «Je suis Charlie», en hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo, Lilian Thuram, dont la fondation combat le racisme, est allé rencontrer des lycéens du 93 pour évoquer ce sujet brûlant.
L’image a pu en choquer certains. Certains joueurs de Ligue 1 ou de Ligue 2, à commencer par le Montpelliérain Abdelhamid El Kaoutari, ont refusé ce week-end de porter un t-shirt «Je suis Charlie», en hommage aux victimes de l’attentat contreCharlie Hebdo. Un geste défendable, au nom de la liberté d’expression, même s’il a été diversement apprécié selon les (rares) clubs où cela à pu se produire.
Mais le phénomène ne se limite pas au football. La minute de silence de jeudi dernier a ainsi été perturbée dans de nombreuses classes. Lilian Thuram, qui dirige une formation, à son nom, luttant contre le racisme, s’est donc rendu au Lycée Paul Eluard, à Saint-Denis (93), afin de discuter avec des élèves dont le tiers avoue "ne pas être Charlie." "Parfois, les enfants ont des façons de penser et ils ne se rendent pas compte qu’ils sont conditionnés par le discours de la famille, par l’histoire, la religion….", a notamment expliqué l’ancien défenseur des Bleus, suivi par iTélé, qui a également évoqué le sujet de la laïcité avec ces lycéens.
S’il n’est pas très optimiste pour la suite, le recordman des sélections en équipe de France (142) espère tout de même que le sport, et sa "capacité de rassemblement", pourra jouer son rôle dans une société à la dérive, mais rappelle, sans le citer, que les propos de Willy Sagnol n’aident en rien à faire avancer les choses: "Le sport n’échappe pas à cette réalité: «Il faut moins de grands Noirs dans nos équipes !» Avec la libération d’une parole clivante ou de haine, nous sommes tous coupables des fractures de la famille France. Stigmatiser a toujours fait et fera toujours le nid de l’extrémisme", déclare-t-il encore dans les colonnes duParisien Magazine.
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