mercredi 17 février 2016

CHOISIR LES MEUBLES DU JEU DE PAUME


CHOISIR LES MEUBLES DU JEU DE PAUME

Simon, 7ans et demi, prend l’affaire très au sérieux. Hier matin, sur le boulevard du Jeu-de-Paume, son père et lui se sont arrêtés un instant pour participer à l’opération de concertation citoyenne que mène la mairie, au sujet de la pose du mobilier urbain sur cette artère importante de l’Écusson. Sous le regard de son papa, Simon déplace et replace ainsi avec soin d’immenses planches de carton sur le bitume. Chacune d’entre elles représente une chaise, un banc, ou encore une poubelle. Comme dans les jeux de simulation, Simon crée selon son bon plaisir. « Tu veux le laisser comme ça ? », questionne Mélanie Arneguy, qui est chargée de recueillir les desiderata des sondés. « Oui c’est parfait ! », se satisfait Simon. Son père, lui, trouve que « c’est une excellente idée de demander l’avis des citoyens », et aimerait bien que cette opération « soit renouvelée dans d’autres quartiers de la cité ».
Toute la journée d’hier, Mélanie Arneguy et Sarah Haas, qui travaillent pour la mission Grand Cœur, ont donc questionné tous ceux qui ont bien voulu participer à ce Tetris géant. « Parmi les participants, nous avons un tiers de commerçants, un tiers de passants, et un tiers de riverains », détaille Sarah Haas.
Sylviane est justement une riveraine du boulevard. Et cette dernière est intarissable. « Il n’y a pas une seule poubelle ! », lance-t-elle. « Nous allons en placer, c’est prévu », rétorque Mélanie. « Les bacs à fleurs prennent trop de place, déjà que l’artère est étroite depuis que le tramway est là…», relance la dame. « Ne craignez rien, ils vont être enlevés ! », répond Sarah. Au final, Sylviane vote pour un aménagement « sobre, simple et carré ». Son avis est pris en compte, et viendra garnir une synthèse de tous les sondés, qui sera ensuite validée par le maire en personne. « C’est une très bonne initiative », certifie Laliam, riverain et responsable associatif. « Les gens rouspètent souvent quand ils ne sont pas consultés. Là, au moins, ils ne pourront rien dire ». Pour Mélanie et Sarah, une telle concertation est bénéfique, « car les gens s’approprient petit à petit l’espace public, ce qui peut éviter notamment les dégradations ».
Sébastien Hoebrechts
Direct Matin Montpellier Plus 08-10-2015