"8 mars 2016
Journée internationale des droits des femmes
La résolution 1464 du 4-10-2005 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe stipule"7-4 à veiller à ce que la liberté de religion et le respect de la culture et de la tradition ne soient pas acceptés comme des prétextes à la justification des droits des femmes y compris lorsque des filles mineures sont contraintes de se soumettre à des codes religieux (y compris les codes vestimentaires) …".
Voile : de la violence symbolique à la violence sociale
Nous exprimons notre indignation contre les agressions, les violences, les viols nombreux et parfois collectifs de femmes le 31 décembre à Cologne et dans d’autres pays d’Europe, comme nous l’avons toujours exprimée quand les femmes, dans les pays musulmans qui ont subi l’islamisme armé, ont été des captives de guerre.
Les cris de ces femmes (Iraniennes, Algériennes, Afghanes) et les appels de leurs représentantes auprès des organismes internationaux n’ont pas été entendus. Dans toutes les guerres, la pratique du viol des femmes a toujours été utilisée et continue à être utilisée comme arme de guerre. Nous réitérons les revendications de toutes ces femmes que le viol -arme de guerre- soit, enfin, considéré comme un crime contre l’Humanité (sans aucune réserve, quelles que soient les cultures et les religions).
Pour nous ces violences physiques ne peuvent pas être le fait de psychopathes, ni d’hommes en manque de sexe mais le résultat de violences symboliques qui réduisent la femme à un sexe et font d’elle un objet renforçant le patriarcat : sous des signes culturels et religieux, cette violence est un symbole qui atteint notre dignité de femme, en nous attribuant un statut d’infériorité identitaire. Dès notre naissance, on nous inculque des codes sociaux tels que la pudeur, l’inégalité dans la sexualité, la culpabilité, l’impureté, le déshonneur et la perte de l’estime de soi qui finit par structurer notre mental, et installe la domination masculine. Ces réflexes du patriarcat sont encore présents dans les sociétés occidentales qui se disent modernes et démocratiques.
Ces États refusent de voir que le port du voile est une violence symbolique et le considèrent même comme une simple expression culturelle, identitaire et religieuse. Ils ignorent délibérément son contenu rétrograde, sexiste, inégalitaire. Ils s’en accommodent sans être dérangés par l’idéologie islamiste qui le sous-tend. Mais nous, Françaises de culture musulmane, savons que le voile fait partie de ces codes qui participent à la construction de notre identité d’infériorité dans l’espace public et au sein de la famille. Nous sommes conscientes du danger qu’il constitue pour nos enfants mineures qui subissent un apprentissage de leur propre infériorité.
Nous refusons le port du voile car il représente une violence symbolique visible dans l’espace public. Cette visibilité semble être essentielle dans le projet de l’islamisme politique qui en a fait le cheval de bataille de tous les débats sur la laïcité et l’islam. Au nom de la liberté, les islamistes officialisent l’inégalité des sexes dans le domaine familial et social au mépris des valeurs fondamentales de la République.
- Nous refusons le projet politique et communautariste des islamistes.
- Nous demandons d’être considérées comme des citoyennes à part entière et que nos enfants soient protégés de l’embrigadement.
- Nous revendiquons l‘application de la résolution 1464 du 4-10-2005 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour les mineures : leur faire porter le voile est une maltraitance.
Le voile, c’est la négation de la Liberté et de l’Égalité.