Boualem Sansal a publié jeudi 23 mars dansLibération une tribune contre "les assassins de la liberté et de la pensée" et pour soutenir son confrère accusé d'islamophobie.
"Sauver Kamel Daoud, c'est sauver la liberté, la justice et la vérité. Si on l'oublie, on est mort.", affirme le romancier algérien Boualem Sansal, dans une tribune publiée jeudi 23 mars par Libération,intitulée « Kamel Daoud ou le principe de déradicalisation », où il dénonce les récentes attaques à l'encontre de son confrère. Accusé par un groupe d'universitaires français d'alimenter les fantasmes islamophobes, Kamel Daoud, écrivain et journaliste au Quotidien d'Oran, annonçait le mois dernier qu'il renonçait au journalisme. En cause, sa chronique « Cologne, lieu de fantasmes », parue dans Le Monde du 31 janvier 2016.
« Un symbole de la lutte pour la liberté d'expression »
"Kamel Daoud se retire du journalisme. Vont-ils l'obliger à abandonner la littérature ?", se demande Boualem Sansal, lauréat l'an dernier du Grand prix du roman de l'Académie française pour 2084(Gallimard). Selon lui, l'auteur de Meursault, contre-enquête (Actes Sud) "s'est hissé au rang de symbole mondial de la lutte pour la liberté de pensée et d’expression". "Des comités se sont constitués partout dans le monde pour le soutenir, l’encourager. On lui propose des refuges, des bourses, des tribunes. Des gouvernements étrangers se déclarent officiellement prêts à l’accueillir et le protéger", explique-t-il.
« Une cible à abattre pour les censeurs »
A l'inverse, "les lanceurs de fatwa et les censeurs les plus émérites, mais aussi les seconds couteaux, les jaloux, les faux amis et les super agents de la police de la pensée, tapis dans les hautes structures de la culture et de l'information, se mobilisent pour l'abattre", déplore Boualem Sansal. "Il ne faut pas s'y tromper, les attaques contre Kamel Daoud relèvent du terrorisme, tout comme ce qu'en Europe, on appelle le "politiquement correct", le "pas d'amalgame" ou la "laïcité graduée"", ajoute-t-il.
"On espère la victoire" pour Kamel Daoud et "pour tous, écrivains et lecteurs, une nouvelle ère de tranquillité faite de libres et fructueux échanges. Mais la lucidité nous interdit de rêver, admet le romancier algérien. L'écrivain que je suis, hyper attaqué dans son pays, sait depuis son premier roman l'intelligence et la ténacité des assassins de la liberté et de la pensée. De tout ils font un crime".
« Un symbole de la lutte pour la liberté d'expression »
"Kamel Daoud se retire du journalisme. Vont-ils l'obliger à abandonner la littérature ?", se demande Boualem Sansal, lauréat l'an dernier du Grand prix du roman de l'Académie française pour 2084(Gallimard). Selon lui, l'auteur de Meursault, contre-enquête (Actes Sud) "s'est hissé au rang de symbole mondial de la lutte pour la liberté de pensée et d’expression". "Des comités se sont constitués partout dans le monde pour le soutenir, l’encourager. On lui propose des refuges, des bourses, des tribunes. Des gouvernements étrangers se déclarent officiellement prêts à l’accueillir et le protéger", explique-t-il.
« Une cible à abattre pour les censeurs »
A l'inverse, "les lanceurs de fatwa et les censeurs les plus émérites, mais aussi les seconds couteaux, les jaloux, les faux amis et les super agents de la police de la pensée, tapis dans les hautes structures de la culture et de l'information, se mobilisent pour l'abattre", déplore Boualem Sansal. "Il ne faut pas s'y tromper, les attaques contre Kamel Daoud relèvent du terrorisme, tout comme ce qu'en Europe, on appelle le "politiquement correct", le "pas d'amalgame" ou la "laïcité graduée"", ajoute-t-il.
"On espère la victoire" pour Kamel Daoud et "pour tous, écrivains et lecteurs, une nouvelle ère de tranquillité faite de libres et fructueux échanges. Mais la lucidité nous interdit de rêver, admet le romancier algérien. L'écrivain que je suis, hyper attaqué dans son pays, sait depuis son premier roman l'intelligence et la ténacité des assassins de la liberté et de la pensée. De tout ils font un crime".