Mohamed Sifaoui. |
Le journaliste, connu pour ses opinions sur l'islamisme et le terrorisme, met en garde contre « un antisémitisme décomplexé ».
C'est entouré de deux gardes du corps que Mohamed Sifaoui a répondu aux questions des Angevins à propos de l'islamisme, jeudi soir. Menacé par les djihadistes, il est constamment sous surveillance. Et la présence de policiers aux abords de l'Institut municipal rappelait que cette prise de parole n'était pas sans risque. Malgré tout, autour de 200 personnes se sont déplacées.
Le journaliste et écrivain est connu pour ses opinions en dehors de toutes « chapelles ». Ce qui lui vaut des inimitiés.
Invité par l'association « Deux peuples, deux États Israël-Palestine », qui oeuvre pour la coexistence des deux États, le journaliste montre comment ce contexte a entraîné « un dérapage vers un antisémitisme décomplexé ».
Son propos est dense, comme s'il y avait urgence de dire les choses. « Je n'exagère pas en pointant le totalitarisme de Daech, alerte Mohamed Sifaoui. C'est pire que le nazisme. Car les nazis ont tenté, à la fin, de nier l'abjection des chambres à gaz. Daech voue un culte à la mort, la théâtralise, la filme. Il assume parfaitement ses crimes, y compris contre des gens qui vivent sur son territoire. »
Le Franco-Algérien estime qu'il ne peut y avoir de paix entre des démocraties, si imparfaites soient-elles, et un groupe totalitaire. « Soyons clairs, jamais on n'en a vu se mettre à une table de négociations. Qu'ils s'agissent des nazis, de Mussolini, du Japon, ça s'est toujours fini dans un chaos pour le peuple. Rassurons-nous, Daech n'est pour l'instant qu'un proto État. »
Puis il conclut : « Je suis ahuri qu'une civilisation, incapable de fabriquer une balle, promette la mort à la terre entière. Le danger, c'est qu'il comble ce déficit technologique par une folie meurtrière. »
source : Ouest France