mardi 1 avril 2014

Roms : J. Domergue épinglé par une plainte de la LDH


Sophie Mazas, présidente de la LDH. Photo David Maugendre.Sophie Mazas, présidente de la LDH. Photo David Maugendre. L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - Fish-Eye

Le candidat UMP-UDI aurait tenu des propos d’« incitation a la haine ».

« Les Roms n’ont rien à faire sur le centre-ville, je vous le dis clairement (...). Je pense que ce sont des populations qui souffrent qu’il faut ramener sur leur territoire et il n’y a aucune raison qu’ils empoisonnent la vie des Montpelliérains. (...) Aujourd’hui je vois des Roms qui agressent les jeunes, les vieilles dames au distribanque. Ça je ne le tolérerai pas. C’est manu militari qu’ils seront sortis du centre ville. »
C’est contre ces propos de Jacques Domergue, relayés dans le magazine artdeville (n°42, déc 2013-janv 2014) que la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a déposé plainte « pour provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciales ».
Il faut dire que le candidat UMP-UDI à la mairie de Montpellier n’en est pas à son coup d’essai : lors du conseil municipal du 16 décembre, il a estimé qu’il ne fallait pas « commettre avec le village d’insertion des Roms la même erreur qu’avec certains équipements comme Amétyst [l’usine de méthanisation des déchets, Ndlr], qui sont en train de dégrader tout un quartier. » (HDJ du 18/12). Rappelé à l’ordre par Hélène Mandroux sur cette comparaison plus que douteuse, il avait alors persisté : « Je ne les mets pas sur le même plan, mais la nuisance est peut-être pire avec les Roms » Difficile, dès lors, de plaider la maladresse...
« La plainte a été enregistrée le 4 mars. On verra ce que décide le procureur. Ce qu’on veut, c’est que les gens qui s’apprêtent à voter pour lui sachent que selon nous, Jacques Domergue fait de l’incitation à la haine raciale. Et donc qu’il tombe sous le coup de la loi », énonce Sophie Mazas, avocate et présidente de la LDH Montpellier.
Au-delà de cette action en justice, elle incite l’ensemble des candidats à se positionner sur la question rom : « Qu’ils arrêtent de fuir le sujet, parce que pour l’instant c’est un peu l’arlésienne », déplore-t-elle. Avant de prendre ses distances, au nom de la LDH, avec le projet de village d’insertion lancé par la municipalité actuelle. « Si c’est pour faire un ghetto qui deviendra « le village des roms », sélectionner 80 personnes - sur quels critères ? - et renvoyer les 600 autres en Roumanie, je n’en vois pas l’intérêt. Et pourquoi le SDF français n’aurait pas accès au village d’insertion ? La rue ne distingue pas : l’être humain est nié, quelle que soit sa nationalité. Je préfère qu’on utilise les fonds européens pour financer 20% d’appartements relais, pourquoi pas dédiés aux Roms, mais les mélanger avec les autres. Il faut que les familles intègrent un système où elles commencent par participer au loyer avant de basculer dans le parc locatif normal. Au nom du principe d’égalité des droits, nous réclamons des mesures qui soient les mêmes pour tous. »
 agoursaud
source : l'Hérault du Jour