Emmanuel Macron plaide pour un « New Deal » européen
Dans une interview accordée au Journal du dimanche, le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, s'engage à accélérer les réformes en France, avec en contrepartie un programme d'investissements de 300 milliards d'euros de la part de l'Union européenne.
« L'Europe a besoin d'un New Deal », affirme-t-il dans cet entretien publié dimanche 12 octobre après les critiques du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, estimant que Paris ne devrait pas bénéficier d'un nouveau délai pouratteindre la limite européenne de 3 % de déficit.
M. Macron considère que ce New Deal permettrait à la France d'obtenir 10 milliards d'investissements supplémentaires chaque année : « Tout le monde y gagnera, alors qu'aujourd'hui, tout le monde est perdant – le ralentissement de l'économie allemande en est une nouvelle preuve. » « Nous avons six mois pourcréer une nouvelle donne en France et en Europe », a-t-il ajouté.
« MODERNISER LE PAYS »
Selon lui, le mouvement doit être impulsé en France et les critiques ne doivent plus être adressées en priorité à « Bruxelles, Berlin ou à l'étranger ». « La solution est dans notre capacité à bouger, moderniser le pays, le débloquer, libérerl'économie, donner la possibilité à ceux qui veulent travailler, créer, produire, de lefaire beaucoup plus simplement », a-t-il résumé.
M. Macron annonce, par ailleurs, une loi pour l'activité qu'il présentera en Conseil des ministres « avant la fin de l'année » et qui sera « votée au plus vite en 2015 », et dont il détaillera le contenu dans les « prochaines semaines ». Parmi les secteurs visés, il mentionne le permis de conduire, la simplification des procédures dans le logement « ou encore la modernisation des conditions de travail, sur la base des négociations en cours et dans le respect du libre-arbitre de chacun ».
Concernant les professions réglementées, il rappelle que l'excès de normes a « créé des situations de protections artificielles et bride le développement de l'activité ». Elles « ont touché le CICE, nous allons donc leur demander de se moderniser et de participer à l'effort collectif, dans la concertation. Même chose pour la grande distribution ou les concessionnaires d'autoroutes », a-t-il prévenu.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters |