Le passage en Métropole a été adopté ce vendredi 24 octobre à 84 voix pour, 2 contre et 5 abstentions. (Photo Montpellier Agglomération)Politique. "Montpellier Méditerranée Métropole" à peine adoptée, Philippe Saurel s’est lancé à l’assaut du territoire ce vendredi 24 octobre.
Pour être juste, il faut convenir que Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de l’Agglomération, n’a pas attendu la création de la Métropole pour partir à la rencontre de « la vingtaine d’Agglomérations, à travers quatre départements de la région », qu’il souhaite réunir dans un « pôle métropolitain ». Depuis hier soir, son projet mérite enfin son nom. Réuni en assemblée extraordinaire, le conseil d’Agglomération de Montpellier a définitivement adopté le passage en Métropole au 1er janvier 2015. Un plébiscite : 84 voix pour, 5 abstentions, 2 contre (détail ci-dessous).
Philippe Saurel n’était pas obligé de se plier à ce vote, a-t-il souligné au cours des débats. L’obtention de la majorité qualifiée des communes du territoire (voir ci-dessous) suffisait pour que le préfet valide la transformation. Mais cela aurait porté un certain coup au processus démocratique « unique en France » qu’il a breveté et qu’il veut désormais vendre aux autres métropoles imposées par la loi. Cette large consultation, et la création d’un « pacte de confiance » des maires qui garantira aux communes - le temps de son mandat - de conserver leur souveraineté en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire, a été remerciée par de nombreux élus.
Confiance et vigilance
C’est d’ailleurs pour se plier au vote « démocratique et souverain » de la majorité des communes, que les abstentionnistes (ne représentant pas toutes les villes défavorables), malgré leurs réticences, n’ont pas voté contre. « La démocratie, c’est aussi constater que nous sommes minoritaires », a expliqué le maire (PG) de Grabels René Revol qui a demandé aux nombreux parlementaires présents dans le public de faire en sorte que le pacte de confiance « soit inscrit dans le marbre de la loi ». Car même pour les élus pleinement convaincus par la nouvelle Métropole, « la confiance n’empêche pas la vigilance », a rappelé Isabelle Guiraud, maire de Saint-Jean de Védas.
Après la création du District en 1965 et de l’Agglomération en 2001, Philippe Saurel est donc prêt à participer pleinement à un « changement radical de l’organisation politique, au sens noble du terme ». A l’aube d’une réforme territoriale qui s’apprête à fusionner le Languedoc-Roussillon à Midi-Pyrénées, il veut surtout en profiter pour « muscler » le territoire montpelliérain face à l’aire toulousaine. En choisissant cinq « piliers » à son action (santé, numérique et innovation, mobilité, tourisme, sciences du vivant), il compte préserver « l’attractivité de Montpellier » et l’imposer en tant que capitale régionale.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Et l’empressement de Philippe Saurel à enterrer l’Agglomération pour avoir accès aux compétences d’un Département moribond, en témoigne. Date « historique », selon plusieurs élus qui se sont exprimés hier, le 24 octobre est aussi l’anniversaire de la mort du président de Région Georges Frêche, « celui qui m’a donné ma chance », a rapidement évoqué Philippe Saurel. Mais c’est à Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès, qu’on doit le résumé du « baptême » qui s’est déroulé hier : « Georges Frêche a longtemps évoqué l’idée d’une grande Agglo. Vous êtes en train de concrétiser par le pôle métropolitain cette belle vision. »
Marine Desseigne
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