Le ministère des Affaires étrangères du Canada promeut l’islamiste Tariq Ramadan comme «un visionnaire»
http://www.international.gc.ca/cil-cai/magazine/v01n02/1-1.aspx?lang=fra / WebArchive – Archive.Today
L’interview complaisante est parue dans Intercultures (Volume 1 No 2), un magazine internet publié par le ministère des Affaires étrangères du Canada. La date de publication n’est pas indiquée. La version française de l’article a étéreproduite sur le site internet de Tariq Ramadan le 21 avril 2005. L’article a vraisemblablement été publié au début de 2005 et se trouve toujours sur le site du ministère à la mi-novembre 2014.
Tariq Ramadan est indéniablement «un visionnaire». Cependant, si les responsables des Affaires étrangères avaient fait leurs vérifications d’usage, ils auraient conclu, dès 2005, que la vision de Tariq Ramadan est incompatible avec les droits et les libertés individuels que le ministère des Affaires étrangères doit promouvoir à l’extérieur du Canada et que le gouvernement canadien dans son ensemble doit défendre au pays.
L’intervieweur complaisant non-identifié des Affaires étrangères a voulu savoir de Tariq Ramadan comment son père et son grand-père avait influencé son cheminement intellectuel sans jamais faire la moindre allusion à leurs idées totalitaires. L’intervieweur a laissé Tariq Ramadan se décrire comme un bâtisseur de ponts entre les cultures bien que, l’année précédente, dans une interview à Egypt Today, Ramadan ait déjà incité les islamistes opérant au Canada à utiliser le cadre légal canadien («un des plus ouverts dans le monde», avait souligné Ramadan) pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. À l’époque, Tariq Ramadan avait fortement enjoint ses partisans ne pas mentionner ouvertement leur appui à la charia : «Le terme charia est mal vu dans l’esprit des Occidentaux», avait déclaré Ramadan. «Ce n’est pas nécessaire de mettre l’accent là-dessus. […] Pour le moment, ce n’est pas comme ça qu’on veut être perçus», avait-il ajouté.
Dans un discours prononcé à Detroit en 2013, Tariq Ramadan a défini le jihad comme «le moyen par lequel nous faisons appliquer la charia». La formulation de Ramadan a l’avantage d’inclure autant les méthodes violentes que non-violentes utilisées par les islamistes pour atteindre leur but.
Voici des exemples de positions prises par Tariq Ramadan au fil des ans qui le disqualifient d’être un modèle positif pour les employés du ministère des Affaires étrangères et pour les Canadiens en général. Nous avons choisi de rapporter plusieurs positions prises par Tariq Ramadan bien avant que son éloge ne soit publié par le ministère des Affaires étrangères afin de bien indiquer que l’essentiel de ce qui doit être connu sur Tariq Ramadan l’est depuis fort longtemps.
HASSAN AL-BANNA – Dans un livre publié en 2002, Tariq Ramadan a donné un appui inconditionnel aux idées de son grand-père Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères Musulmans :
J’ai étudié en profondeur la pensée de Hassan al-Banna et je ne renie rien de ma filiation. Sa relation à Dieu, sa spiritualité, son mysticisme, sa personnalité en même temps que sa pensée critique sur le droit, la politique, la société et le pluralisme restent des références pour moi, de cœur et d’intelligence. […] Son engagement aussi continue de susciter mon respect et mon admiration.
Dans l’Égypte des années ’40, Hassan Al-Banna a encouragé les attaques suicide et d’autres activités terroristes. Il a consacré un livre complet à expliquer les fondements théologiques du jihad offensif. Dans ce livre, Al-Banna a défendu le principe selon lequel «C’est une obligation pour nous [musulmans] de se battre contre eux [les non-musulmans] après les avoir invité [à adhérer à l’islam], et ce, même s’ils ne se battent pas contre nous».
Le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a rappelé la prédilection d’Al-Banna pour le jihad militaire en ces termes :
L’imam Hassan Al-Banna avait l’habitude de dire à ses disciples, «Donnez-moi douze mille croyants et avec eux je conquerrai les montagnes, traverserai les mers et envahirai les territoires.»
Le manifeste en 50 points de Hassan al-Banna promeut l’abolition des partis politiques et l’instauration d’un système de parti unique, la modification des lois pour les rendre conformes à la charia, la multiplication d’associations vouées à la promotion du jihad dans la jeunesse, l’interdiction de la danse, la censure des films et des pièces de théâtre et un code vestimentaire obligatoire imposé aux citoyens par une police des mœurs.
Dans un autre texte (To what do we invite humanity? – À quoi convions-nous l’humanité?), Hassan Al-Banna présente Adolf Hitler comme un modèle aux musulmans en quête de «succès et de fortune».
YOUSSEF QARADAWI – En 2002, le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a publiquement endossé la compréhension de l’islam de Tariq Ramadan en lui demandant de préfacer un recueil de fatwaspublié en français. En 2009, dans son livre Radical Reform, Ramadan présenta Qaradawi comme «un des exégètes de l’islam les plus importants» à s’être prononcé sur les attitudes et les comportements que les musulmans doivent adopter lorsqu’ils vivent en Occident.
Au fil des ans, Youssef Qaradawi a justifié l’assassinat de ceux qui abandonnent l’islam (apostats) et deshomosexuels, il a encouragé les mutilations génitales féminines, il a décrit Hitler comme «un envoyé d’Allah venu punir les juifs pour leur corruption», avant d’ajouter que, «si Allah le veut», la prochaine fois, ce seront les croyants [les musulmans] qui massacreront les juifs.
Dans son classique Priorities of the Islamic movement (Priorités du movement islamique – basé sur une conférence qu’il a prononcée en Algérie en 1990), Qaradawi justifie le recours à la force pour faire appliquer les principes de la charia. Il souligne qu’un des principes politiques introduits sur terre par l’islam, c’est de «recourir à la force à toutes les fois que c’est possible pour changer ce qui est mauvais» (“changing wrong by force whenever possible”).
Dans un autre discours livré à Toledo (Ohio) en 1995, Qaradawi a prédit que l’islamisation des sociétés occidentales pourrait s’accomplir par des moyens non-violents, par le prosélytisme (dawa). Qaradawi pourrait avoir été amené à faire sa prédiction en constatant la facilité avec laquelle s’est accomplie, jusqu’à maintenant, la pénétration islamique des institutions gouvernementales et celle d’autres centres d’influence occidentaux :
Conquérir grâce à la dawa (prosélytisme). Voici ce que nous espérons. Nous allons conquérir l’Europe, nous allons conquérir l’Amérique. Pas avec l’épée mais grâce à la dawa.
En 2012, Tariq Ramadan a été choisi pour diriger un centre de recherche sur la charia au Qatar. Lors de l’ouverture du centre, Tariq Ramadan a été accueilli par Youssef Qaradawi, Mustafa Ceric et Yusuf Islam (l’ancien chanteur Cat Stevens). En 2010, Mustafa Ceric, alors mufti de Bosnie-Herzégovine, a enjoint les participants à un congrès sur le halal à Islamabad (Pakistan) de «conquérir le monde par le halal» (égalementGMBDW).
L’objectif des islamistes impliqués dans le halal, c’est d’imposer leurs normes à toutes les étapes de la production, du transport et de la commercialisation des produits. Voilà pourquoi Mustafa Ceric peut raisonnablement parler de «conquérir le monde par le halal».
En 1989, Yusuf Islam a été parmi les premiers activistes des Frères Musulmans au Royaume-Uni à ouvertement appuyer la fatwa de l’ayatollah Khomeini encourageant l’assassinat de l’écrivain Salman Rushdie. (Vidéo de l’interview donnée par Yusuf Islam à la BBC)
https://archive.today/QcsnO
http://web.archive.org/web/20120414165020/http://bosniaks.net/prilog.php?pid=44815
http://web.archive.org/web/20120414165020/http://bosniaks.net/prilog.php?pid=44815
Photo prise en janvier 2012 au Qatar lors de l’inauguration d’un centre de recherche sur la charia dirigé par Tariq Ramadan
2e à partir de la gauche – Youssef Qaradawi, guide spirituel des Frères Musulmans
3e à partir de la gauche – Sheikha Mozah, l’épouse de celui qui était l’émir du Qatar à l’époque
Au milieu – Tariq Ramadan
5e à partir de la gauche – Mustafa Ceric, un leader des Frères Musulmans en Europe
6e à partir de la gauche – Yusuf Islam (l’ancien chanteur Cat Stevens)
3e à partir de la gauche – Sheikha Mozah, l’épouse de celui qui était l’émir du Qatar à l’époque
Au milieu – Tariq Ramadan
5e à partir de la gauche – Mustafa Ceric, un leader des Frères Musulmans en Europe
6e à partir de la gauche – Yusuf Islam (l’ancien chanteur Cat Stevens)
HASSAN TOURABI – Dans une entrevue publiée, en 1995, dans L’islam, un autre nationalisme qu’il destinait à un public non-musulman, Tariq Ramadan a présenté Hassan Tourabi comme un «modéré» même si Ramadan rejette la notion même de «musulman modéré» lorsqu’il s’adresse à des auditoires musulmans, comme en fait foi son discours de Dallas en 2011. (vidéo 3 – 02:36)
Hassan Tourabi a été le principal responsable de l’introduction de la charia au Soudan dans les années ’80 et ’90. Dans une cause d’immigration entendue par un tribunal canadien en 2000, le Soudan de Tourabi a été décrit comme un «pays des horreurs [où l’]on flagelle au nom de la charia, on abrite des bases terroristes et on extermine les chrétiens du Sud». Dans cette cause, Tourabi a également été décrit comme «l’idéologue du régime militaire au Soudan» et le leader d’une «Internationale islamiste». (X [Re], 2000 CanLII 21343 [CISR])
Dans une autre cause entendue par la Cour Fédérale du Canada, on mentionne «[qu’Oussama] Ben Laden et son entourage ont déménagé au Soudan en 1991 à l’invitation du chef islamiste Hassan Tourabi». (Section 274 – Almrei (Re), 2009 FC 1263 CanLII)
Alors que Hassan Tourabi était Solliciteur-général du Soudan en 1985, le théologien musulman Mahmoud Mohamed Taha a été exécuté pour apostasie par l’État parce qu’il avait ouvertement encouragé la réforme de certains principes islamiques.
LA COLONISATION MUSULMANE DES ÉTATS-UNIS – Le 27 juillet 2011, dans un discours livré lors d’une levée de fonds organisée par l’Islamic Circle of North America à Dallas, Tariq Ramadan a ouvertement enjoint ses partisans de coloniser les États-Unis «avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes».
«NOUS [LES MUSULMANS] NE SOMMES PAS ICI POUR ÊTRE ACCEPTÉS» – Dans un discours livré le premier jour de la conférence islamiste RIS de Toronto en décembre 2013, Tariq Ramadan a déclaré à ses partisans que «Nous [les musulmans] ne sommes pas ici pour être acceptés. Nous sommes ici pour changer la société». (Vidéo TR 48:56 – Extrait sur PdeB)
Le meilleur recueil d’information concernant Tariq Ramadan demeure Frère Tariq : discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan, un livre écrit par Caroline Fourest qui a d’abord été publié en français en 2004. De larges portions de la version anglaise sont disponibles sur Google Book.
Référence supplémentaire
Point de Bascule: Fiche Tariq Ramadan
http://pointdebasculecanada.ca/les-affaires-etrangeres-du-canada-promeut-tariq-ramadan-comme-un-visionnaire/