Fin octobre, à quelques jours d'intervalle, cette professionnelle de santé expérimentée a été violentée, notamment chez elle.
"J'ai travaillé pendant treize années à La Paillade et je n'y ai jamais eu le moindre souci. Au Petit-Bard aussi. Sur le moment, cela fait peur. Je ne suis pas quelqu'un de peureux. Mais là, c'était une furie. Elle est capable de tout", raconte Jeannine. Encore choquée. Forcément. Endolorie aussi. Soit les séquelles psychologiques et physiques d'une double agression dont a été victime, à la fin du mois d'octobre, cette infirmière libérale aux trente années d'exercice après des débuts au CHU.
Séquelles physiques et psychologiques
Alain Rochois : " aucune réaction du ministère"
Président du conseil de l’Ordre infirmier de l’Hérault, Alain Rochois fait ce triste constat : "Depuis le début de l’année, il y a eu pas mal d’infirmières agressées." Ce qui inquiète à juste titre et chagrine également ce professionnel, "c’est qu’il s’agit d’attaques de plus en plus violentes. Il y a une montée en puissance et nous n’avons aucune réaction au niveau ministériel. Ce qui a provoqué une vague d’indignations."
"Des attaques de plus en plus violentes"
Et de rappeler ce précédent, subi par une autre blouse blanche au mois de juillet dernier "et elle ne songe toujours pas à reprendre son activité". Alors et sans signal venant de leur tutelle, les soignants tentent de s’organiser au plan départemental. Notamment en mettant en place des réunions et des leviers d’alerte, tout en se rapprochant de la police. "L’ordre a mis un système d’alerte sur son site internet. Mais je suis certain que, pour nombre de situations analogues, les professionnels ne se signalent pas. Pourtant, il faut éviter de verser dans la banalité.
Par deux fois en quelques jours en effet, une même patiente s'en est violemment prise à elle. Le 29 octobre d'abord. Lorsque cette patiente a verrouillé la porte de chez elle avant de gifler la praticienne, de lui arracher son sac à main, de la pousser contre un meuble, de lui dérober des feuilles de soins puis de l'insulter pour, enfin, la faire sortir manu militari, entre deux bordées d'insultes.
"Elle me traîne dehors puis me tape la tête contre le mur"
Deux jours plus tard et après avoir vainement tenté d'obtenir l'adresse de l'infirmière en se rendant dans la pharmacie du quartier où réside cette dernière, la patiente finit par arriver à ses fins. "On tape à la porte, j'ouvre et, là, elle me tombe dessus, me fait chuter au sol avec le pied. Puis elle me traîne dehors, me tape la tête contre un mur. J'ai crié, crié, crié... Ensuite, elle a essayé de me gazer avec ce qui ressemblait à une bombe lacrymogène. Puis elle est entrée, a pris mon sac et est partie en arrachant les essuie-glaces de ma voiture", raconte Jeannine.
Bilan : une radio qui décèle une entorse cervicale. Suivront un passage par l'institut médico-légal puis un second au commissariat où elle avait déjà dénoncé les premiers faits. Sachant que l'infirmière montpelliéraine est, depuis 1995, considérée comme adulte handicapée.
Bilan : une radio qui décèle une entorse cervicale. Suivront un passage par l'institut médico-légal puis un second au commissariat où elle avait déjà dénoncé les premiers faits. Sachant que l'infirmière montpelliéraine est, depuis 1995, considérée comme adulte handicapée.
Aucune nouvelle depuis
Depuis ? "Jeudi 13 novembre, mon sac a été rapporté aux objets trouvés par cette patiente" rapporte Jeannine. Qualifiant son agresseur de "pénible" selon d'autres professionnels de santé ayant eu affaire à elle. Preuve, deux jours avant la première agression, l'intéressée avait eu maille à partir avec le confrère de Jeannine, avec lequel celle-ci travaille. La raison ? La blouse blanche était arrivée chez la requérante une demi-heure après le rendez-vous prévu. L'irascible n'acceptant pas que l'infirmier ait été retardé par une urgence.
Quant aux suites de cette affaire, Jeannine n'en a aucune nouvelle à ce jour. Ni ne sait également si son assaillante a été entendue par la police.
Quant aux suites de cette affaire, Jeannine n'en a aucune nouvelle à ce jour. Ni ne sait également si son assaillante a été entendue par la police.
JEAN-FRANÇOIS CODOMIÉ Midi Libre