Ce sont les grandes perdantes de la réforme territoriale. Conséquence du passage de 22 à 13 régions, neuf villes perdront le statut de "capitale régionale" le 1er janvier 2016. Un statut qui offre dynamisme et emploi dans des territoires parfois sinistrés. Inquiètes de leur avenir, elles s'organisent pour demander des garanties quant aux conséquences de la réforme du gouvernement.
Un collectif, "Défense des capitales et équilibres régionaux", a été lancé mardi par l'association Villes de France, sous l'égide du député-maire UMP de Chalons-en-Champagne, Benoist Apparu. Sa ville est concernée par la perte de ce statut, comme Metz, Amiens, Montpellier, etc. Le sort n'a pas été tranché dans tous les cas en débat. "Il y a des négociations, des discussions. Les villes vont devoir s'entendre. Mais par exemple, Caen et Rouen se trouvent tout autant légitimes à devenir la capitale de la Normandie", souligne l'association Villes de France, contactée par metronews. Si Lyon devrait, sans surprise, être choisie face à Clermont-Ferrand pour devenir le chef lieu de la région Rhône-Alpes-Auvergne, le cas divise lorsqu'il s'agit de trancher entre Dijon et Besançon pour la région Franche-Comté-Bourgogne.
Des déménagements à prévoir
En attendant ces décisions, une première réunion des capitales en sursis s'est tenue mardi à l'Assemblée nationale. Mais toutes n'ont pas répondu à l'appel, par peur de donner l'impression d'appartenir à "un club des futures-ex". "Nous voulons défendre les capitales régionales existantes et les équilibres qui vont avec, (...) peser sur les choix qui vont arriver", a expliqué Benoist Apparu. Le collectif s'étonne "qu'aucune étude d'impact sur l'avenir de ces villes n'a encore été menée". Ainsi, il va se charger de recenser le nombre de salariés attachés aux conseils régionaux, et ceux dépendant des directions régionales de l'Etat (Directions régionales des finances publiques, Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement, rectorats, Agences régionales de santé...).

Deuxième objectif du collectif: "faire des préconisations" pour l'organisation des futures collaborations entre nouvelles et anciennes capitales, avec la possibilité de répartir les services entre les villes plutôt que de tout concentrer dans l'une d'elles. Benoist Apparu se dit inquiet d'un blocage des administrations, occupées à organiser leurs déménagements. Et quid des locaux des Conseils régionaux disparus ?
Enfin, énième casse-tête à prévoir : le droit pour les départements de changer, entre 2016 et 2020, de région en rejoignant une entité voisine. La réforme territoriale n'a pas fini d'agiter les jalousies régionales.
TRISTAN QUINAULT MAUPOIL
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