dimanche 28 décembre 2014

Philippe Saurel : L'homme qui a su incarner Montpellier

Le 5 avril : l'aboutissement d'une ambition ancienne. Photo r. anfoussiLe 5 avril : l'aboutissement d'une ambition ancienne. Photo - Redouane ANFOUSSI

Philippe Saurel, un an d'enthousiasme et de contradictions.

Si les Montpelliérains sont surpris de la tournure prise par les événements à Montpellier en 2014, un homme l’avait pourtant prédite : Philippe Saurel. Car l’ancien adjoint de Georges Frêche et d’Hélène Mandroux, a toujours cru au scénario qu’il avait bâti dans sa tête depuis très longtemps.
Deux principaux facteurs ont permis son élection le 30 mars dernier alors que son adversaire socialiste, Jean-Pierre Moure, était donné gagnant depuis des mois : sa capacité à incarner Montpellier avec enthousiasme après dix ans de gestion effacée d'Hélène Mandroux et de guerre interne au PS et surtout ce besoin des électeurs de changer d'ère et d'air en votant pour un candidat qui se présentait comme un homme neuf, anti-système, anti-parti. Le rejet de la politique Hollande faisant le reste.

Promesses tenues
Depuis son élection, Philippe Saurel s'est attaché à prouver qu'il tenait ses promesses : pas de tram dans le parc Montcalm, une régie publique pour l'eau, un moratoire pour la ligne 5 du tram, le lancement de la ligne 4, la sauvegarde du stade du Père Prévost. Il a pris plus de distance avec d'autres : le tram à 1 euro ne l'est que pour les tickets dix voyages, le futur quartier Oz n'a fait que diminuer en surface... Et surtout il a pris la présidence de l'Agglomération, comme il s'apprête le 12 janvier à prendre celle de la Métropole.
Emporté par ses succès, le nouveau maire de Montpellier voit beaucoup plus loin encore : un pôle métropolitain d'Alès à Perpignan soit 40 intercommunalités qu'il construit besogneusement à l'heure où disparaît des cartes le Languedoc-Roussillon. Et localement des candidats aux élections départementales pour gêner les socialistes qui se sont mis sur son chemin, d'André Vezinhet à Hussein Bourgi, le premier secrétaire du PS.
Le 22 décembre dernier au moment où son ami Manuel Valls accrochait à son revers le ruban de chevalier de la Légion d'honneur il redisait son positionnement politique : "Je suis socialiste tendance Jaurès, pas Cambadélis."
De cette contradiction entre son soutien à François Hollande et à Manuel Valls et un combat sans merci contre les socialistes locaux, Philippe Saurel tire sa force. Elle lui permet de soutenir - beaucoup - la candidature du maire UMP de Castelnau-le-Lez, Jean-Pierre Grand et - un peu - celle du maire PG de Grabels, René Revol.

Un avenir moins serein
Une politique à la Georges Frêche avec cette différence de taille : la venue d'un président de la République est annoncée à Montpellier.
Reste un avenir moins serein. La fusion des Régions, la perte inéluctable du titre de capitale régionale pour Montpellier, seront malgré les efforts de son maire pour la hisser à la hauteur de Toulouse, des obstacles considérables dans l'histoire d'amour de Philippe Saurel avec les Montpelliérains.
On pourra lui reprocher d'avoir soutenu la réforme territoriale mas pas de ne pas l'avoir anticipée. Cette politique qui fait fi des différences entre gauche et droite est-elle cependant viable sur le long terme ? Elle a bien réussi à Georges Frêche doit se dire Philippe Saurel qui croit plus que jamais à sa bonne étoile.
Annie Menras
http://www.lamarseillaise.fr/