lundi 29 décembre 2014

Montpellier : face à Paris tout-puissant, l’atout des métropoles

Montpellier : face à Paris tout-puissant, l’atout des métropoles

Montpellier et neuf autres grandes agglomérations, outre Lyon, deviennent au 1er janvier des métropoles.
ARCHIVE RDH
0utre la collectivité spéciale du Grand Lyon, Montpellier et neuf autres villes accèdent au nouveau statut.
Montpellier et neuf autres grandes agglomérations, outre Lyon, deviennent au 1er janvier des métropoles. Ce nouveau statut doit faire d'elles les locomotives de la croissance et de l'emploi mais aussi les aider à rayonner face à Paris tout-puissant. Bordeaux, Grenoble, Lille, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, auxquelles se sont ajoutées in fine Brest et Montpellier, vont rejoindre Nice, seule métropole actuellement mais dont le statut va lui-même évoluer. Cas particulier, sur son périmètre la métropole de Lyon (1,4 million d'habitants) qui ne sera pas un établissement de coopération mais une collectivité à part entière, remplira aussi les fonctions d'un département au 1er janvier.
Dotées aussi d'un statut à part, les métropoles Grand Paris (6,7 millions) et Aix-Marseille-Provence (1,8 million) verront le jour dans un an.
L'opération rationalise la gestion locale. Elle confie aux grandes concentrations humaines de 400 000 habitants au moins " l'ensemble des responsabilités du développement urbain " : développement économique, transports, environnement, enseignement supérieur, aménagement urbain...
Par délégation de l'État, de la région ou du département, selon les cas, les métropoles pourront aussi s'occuper du logement, de la voirie, etc.
Pour Jean-Luc Moudenc, maire (UMP) de Toulouse, ville toute-puissante sur le territoire de Midi-Pyrénées qui ne compte aucune autre ville de poids, les métropoles " porteront l'essentiel des grands projets des territoires et tireront la croissance économique ". Ce qui implique d'unifier le commandement autour d'une vision d'ensemble et de combattre la dispersion entre communes. Dans quelques capitales régionales, le changement sera minime, comme à Nantes, déjà très intégrée.

Montpellier face à Toulouse

Tel n'est pas le cas à Bordeaux, Grenoble ou Montpellier, entre autres. Pour Montpellier (423 000 habitants en métropole, aire urbaine de 570 000 hab.), le statut métropolitain est le seul moyen de faire contrepoids à la métropole de Toulouse (715 000 habitants, aire urbaine de 1,25 million d'hab.), alors que Languedoc-Roussillon sera fusionné avec Midi-Pyrénées dans un an. Sinon, " Toulouse aurait tout pris ", assure le président de Montpellier Agglo Philippe Saurel (divers gauche)... pourtant favorable à la méga-région imposée par Manuel Valls, un proche. Auprès des trente autres maires de l'agglomération, M. Saurel a plaidé pour une métropole autour d'un " pacte territorial de confiance " et d'une conférence des maires. Et il prépare une alliance avec les autres agglomérations du futur ex-Languedoc-Roussillon, un " pôle métropolitain " d'Alès à Perpignan. Le président de la communauté d'agglomération de Grenoble (430 000 hab.) voit dans le statut un outil de solidarité. " Nous sommes une agglomération très hétérogène. L'enjeu est de faire en sorte que la métropole soit capable de lutter contre ces inégalités-là ", dit Christophe Ferrari (PS).
Les élus voient aussi dans la métropolisation une parade à la réduction des dotations de l'État. Frontalières, Strasbourg et Lille font du statut un levier pour " conforter leur dimension européenne " alors que la France reste écrasée par Paris et les réflexes centralisateurs. " L'eurométropole de Strasbourg " comptera " des représentants allemands au sein du conseil de développement ", dit son président Robert Herrmann (PS). La " Métropole européenne de Lille " (MEL) " ne se tourne pas uniquement vers la Picardie ", absorbée par Nord-Pas-de-Calais, mais aussi vers Angleterre et Belgique.
source : Midi Libre