Visite du Centre Sciences et technologies de l’information. 1ère pierre du Centre spatial. Photo R. Anfoussi.
Porté par l'université Montpellier 2, et essentiellement financé par la Région Languedoc-Roussillon, le premier Centre spatial universitaire français ouvrira à Montpellier fin 2015. La pose de la première pierre a eu lieu mardi 16 décembre.
« On souffrait d’un éparpillement des forces. Le Centre spatial universitaire (CSU) va permettre de les rassembler sur un même site », lance mardi 16 décembre Armande Le Pellec-Muller, recteur de l’Académie de Montpellier. Il y a quelques minutes, la pose de la première pierre du futur bâtiment a eu lieu. Il s’élèvera sur le campus Saint-Priest, pôle de haute technologie, à Montpellier. Il s’étendra sur une superficie de 2 120 mètres carrés. Il devrait être livré l’an prochain, en décembre.
Premier dans son genre en France, le CSU réunira en un même lieu des étudiants, des enseignants, des chercheurs et industriels. Il a pour vocation de développer de nouvelles activités spatiales. Porté par l’université Montpellier 2, il est dédié aux nano-satellites (satellites de petite taille).
Formé à Montpellier, Stéphane Beauvivre, président de Systheia (systèmes de vision miniaturisés), représente l’une des quatre entreprises qui ont décidé de s’implanter dans le futur Centre spatial universitaire. Il y a un peu plus d’un mois, il était dans l’espace. Il y est toujours. Plus précisément, les caméras miniaturisées, résistantes à des environnements extrêmes développées alors par la branche suisse de sa société sont toujours accrochées à l’atterrisseur Philae de la sonde Rosetta.
« Un tryptique gagnant »
« L’intérêt pour nous d’intégrer le futur CSU tient au fait que sur un même site, vont se trouver les acteurs de la recherche, de la formation, et les industries. C’est un tryptique gagnant. La formation va nous donner les ingénieurs dont on a besoin, les industriels dans le cluster vont nous permettre de collaborer ensemble, les infrastructures de tests du CSU vont nous faciliter toutes les opérations nécessaires à la réalisation des produits. C’est donc pour Systheia un ensemble très porteur et très intéressant. » Créé en juillet 2011 par l’UM2, à Montpellier et Nîmes, le Centre spatial universitaire assure depuis le développement et le fonctionnement d’une plateforme technologique. Autre avantage pour Systheia, implantée depuis deux ans à Montpellier : « en tant que centre spatial, le CSU nous donne une visibilité et un accès au marché. Nous souhaitons développer et commercialiser des produits en France, en Europe et dans le monde. »
Pour le président de Systheia, « une nouvelle ère spatiale s’ouvre avec les nano-satellites. Il faut relever ces défis, car ils recèlent des opportunités extraordinaires. » Parce que d’un coût « extrêmement réduit par rapport à un satellite classique », a-t-il indiqué, « on peut lancer plus souvent dans l’espace ces petits satellites (ils sont alors passagers des plus gros), et donc profiter d’une innovation permanente de technologie. »
« Aujourd’hui, les nano-satellites sont un vecteur très porteur, et à la portée des petites entreprises », a renchéri le représentant d’Intespace, entreprise qui ralliera aussi le futur CSU.
« Je porterai haut et fort les couleurs de la Région dans l’innovation », a déclaré le président de la Région Languedoc-Roussillon, Damien Alary. Les actes répondent à la parole, puisque la Région a apporté « un soutien décisif » au futur CSU : achat du terrain, et aménagements, soit un financement total de 2,5 millions d’euros.
Juste après la pose de la première pierre du CSU, avait lieu l’inauguration du Centre de recherche en sciences et technologies de l’information, toujours sur le campus Saint-Priest. Ce pôle de haute technologie est présenté comme étant « unique en France. »
Catherine Vingtrinier
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