mercredi 17 décembre 2014

Un nouveau souffle pour le conservatoire de Montpellier

Gildas Milin (2ème à gauche), lors de sa présentation à l’hôtel d’Agglo hier. Photo AggloGildas Milin (2ème à gauche), lors de sa présentation à l’hôtel d’Agglo hier. Photo Agglo 

L’Ensad, école nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier, accueille son nouveau directeur choisi à l’unanimité par le jury : Gildas Milin.

Il prend la relève après une année malheureuse. Gildas Milin a pris ses fonctions de nouveau directeur de l’École nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier. Il y a un an, son prédécesseur, Richard Mitou mettait fin à ses jours. Arièl Garcia-Valdès l’avait remplacé au pied levé, revenant pour une année dans l’école qu’il venait de quitter.
C’est un jury paritaire composé du directeur de l’école la Manufacture de Lausanne, de Bernard Travier, vice-président de Montpellier Agglomération délégué à la Culture, de Fleur Pellerin, ministre de la Culture, et de Philippe Saurel, président dAgglo, qui a choisi parmi les candidats. « La candidature de Gildas Milin a été retenue à l’unanimité et le jury s’est déroulé dans la sérénité », précise Bernard Travier pour rappeler la légitimité du candidat. « Il réunit les qualités que nous recherchions : il est acteur, metteur en scène, enseignant renommé, auteur... »
L’Agglo, principal financeur (170 000 euros annuels et la mise à disposition des locaux et du personnels) avec l’État (236 000 euros par an), attend du nouveau directeur qu’il impulse un travail transversal avec les autres structures de la collectivité : la Panacée, l’Agora des savoirs, le théâtre du Hangar, le Centre dramatique HTH, les Beaux-arts... Et en direction de tous les publics, y compris ceux empêchés comme les détenus et les personnes en situation de handicap. « Nous comptons sur l’Ensad pour être la locomotive du théâtre de cette métropole », insiste le délégué à la culture.
Une mission que Gildas Milin semble avoir intégrée à son programme qui se découpe en trois axes : réflexion, transmission et création. C’est avec l’esprit scientifique qui le caractérise qu’il pense sa mission, expliquant à un public de néophytes sa conception désynchronisée de l’apprentissage, utilisant de façon quasi médicale les fonctions cognitives du cerveau. Simple et facile d’abord, cet homme de théâtre a bien des fois éprouvé sa méthode, notamment en Suisse et au Brésil où il a longtemps enseigné.
Dans l’esprit de liberté propre à la maison Louis-Jouvet, il compte privilégier la création de spectacle et d’extraits vidéos, pour que les comédiens soient armés au sortir de l’école. « J’envisage les élèves comme une troupe. Je souhaite leur proposer plusieurs spectacles pour qu’ils puissent tourner dans les festivals comme Avignon, le Printemps des comédiens... Cette technique évite l’injustice générée par la distribution d’un unique spectacle de sortie d’école. »
Une passation de pouvoir qui fait office de dernière étape dans les nominations des nouveaux directeurs après Rodrigo Garcia au CDN, Christian Rizzo au CCN et Olivier Périn au Conservatoire à rayonnement régional de l’Agglo.
Axelle Chevalier-Périer
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