mercredi 10 décembre 2014

Montpellier : vers un dégraissage à l'Opéra-Orchestre

Montpellier : vers un dégraissage à l'Opéra-Orchestre


Tous les secteurs notamment artistique, seraient touchés.
PHOTO RICHARD DE HULLESSEN

La direction réfléchit à une série de mesure d'économies.

Dégraisser le mammouth ! La célèbre formule d'un ministre de l'Education pourrait s'appliquer à l'Opéra Orchestre national de Montpellier (OONM) qui se trouve aujourd'hui "en sureffectif ".
Après la sonnette d'alarme tirée par Philippe Saurel, maire et président de l'Agglomération de Montpellier, la direction de l'Opéra lance un "plan de redressement" visant à réduire la masse salariale pour redonner de l'oxygène au budget artistique divisé de moitié ces dernières années (2,8 M€ en 2014).
Recours au temps partiel ?
"On ne peut pas continuer à entretenir une maison de 240 salariés pour une programmation aussi maigre. Si on continue, la saison se réduira à un récital de piano solo pour le concert du Nouvel An" cingle Didier Deschamps. Sous sa présidence, le conseil d'administration réuni mardi a chargé la directrice Valérie Chevalier d'engager des négociations avec les syndicats. "Nous nous donnons six à huit mois de réflexion pour trouver des solutions consensuelles et éviter un plan de sauvegarde de l'emploi" commente cette dernière.
Parmi les pistes évoquées : le recours au temps partiel "avec une perte de salaire très limitée", des départs à la retraite ("24 salariés peuvent faire valoir leurs droits en décembre 2015"), et des départs volontaires accompagnés.
Philippe Saurel fixe entre 20 et 30 la fourchette des départs qui affecteront tous les secteurs, administratif, technique, et artistique. Une dizaine de postes ont déjà été gelés à l'orchestre (94 titulaires) et au chœur (32 titulaires) que complètent ponctuellement des musiciens et des choristes intermittents.
"Eviter d'aller dans le mur"
Tous les rapports et les audits préconisent ces mesures pour éviter à l'Opéra d'aller dans le mur. Nous commençons par la méthode douce mais, attention, ce n'est pas de la mollesse" prévient Philippe Saurel. Pour anticiper la réaction des syndicats ?
Le président de l'Agglomération de Montpellier exclut tout recours à une augmentation des subventions.
"Il faut conscientiser l'ensemble des personnels de la maison dans une démarche humaine et sociale" temporise Valérie Chevalier.
D'autres économies pourraient venir d'une renégociation de la location du Corum. On mise aussi sur un regain de billetterie (1,3 M€ pour 20M€ annuels de subventions en 2014). Mais pour l'obtenir, l'Opéra de Montpellier devra redevenir attrayant.
JEAN-MARIE GAVALDA Midi Libre