
Au nom de la loi de 1905 et du principe de séparation de l'Eglise et de l'Etat, le tribunal administratif de Nantes a ordonné la désinstallation d'une crèche de Noël installée dans le hall du conseil général de Vendée, un bâtiment public. Un appel va être déposé.
Une crèche de Noël, installée dans le hall du conseil général de Vendée, a été retirée après une décision du tribunal administratif de Nantes, au nom du principe de séparation de l'Église et de l'État, ont annoncé ce mardi plusieurs sources concordantes.
"Il s'agit d'une crèche de la nativité, donc c'est un emblème religieux, d'une religion particulière", a déclaré Jean Regourd, président de la fédération de la Libre pensée de Vendée.
"A priori, elle ne respecte pas ce que doit être la neutralité des bâtiments publics, de l'État donc, et ne respecte pas la liberté de conscience d'un citoyen qui, rentrant au conseil général, se voit quasiment imposer un emblème religieux et caractérisé comme tel", a-t-il ajouté.
Plusieurs courriers restés sans réponse
Jean Regourd avait saisi le tribunal administratif de Nantes en 2012, après avoir constaté la présence d'une crèche en décembre 2010 lors d'une visite aux archives au siège du département. Il avait envoyé plusieurs courriers restés sans réponse au conseil général pour demander le retrait de cette crèche, au nom de la loi de 1905 et du principe de laïcité, a-t-il expliqué mardi lors d'une conférence de presse.
La loi de 1905 "interdit (...) d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions", a-t-il rappelé.
Le conseil général de la Vendée fera appel
"Le respect de la laïcité n'est pas (...) l'abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment, sous prétexte qu'il s'agit d'un symbole religieux indigne d'un espace public ?", a réagi le conseil général de la Vendée, annonçant qu'il "fera appel de la décision du tribunal administratif".