Claude Rico (Udaf 34) déplore que la possibilité d'expérimenter les tarifs sociaux de l'eau soit aussi méconnue des collectivités. (photo dr)
Eau. L'Union départementale des associations familiales souhaite qu'elles se saisissent de la loi qui leur permet de tester pendant 5 ans des tarifs sociaux.
Au grand regret de l'Union départementale des associations familiales (Udaf), ce n'est pas une obligation législative. Mais le fait que la loi Brottes du 15 avril 2013 permette aux collectivités locales de tester (pendant 5 ans et par le biais d'une régie publique de l'eau), la mise en place de tarifs dits "sociaux" devrait suffire à susciter leur intérêt. "On aurait préféré que cette expérimentation s'impose aux collectivités, pas qu'elle se fasse sur une démarche volontaire", reconnaît Claude Rico, président héraultais de l'association d'utilité publique qui défend les intérêts moraux et matériels des familles.
Comme ce n'est pas le cas et que les collectivités locales, souvent liées par des contrats de délégation de service public, se montrent plutôt frileuses, le président de l'Udaf a décidé de leur rafraîchir la mémoire. Fin août, il a envoyé un courrier à tous les sénateurs, députés, maires et présidents d'intercommunalités de l'Hérault leur rappelant le mécanisme prévu par la loi. Et que la date butoir est fixée au 31 décembre 2014. "Comme pour le gaz ou l'électricité, cette expérimentation permet d'instaurer un tarif social privilégié pour les personnes précaires", argumente Claude Rico qui voit là un moyen de faire baisser la facture et, dans les cas extrêmes, "d'éviter les coupures d'eau".
Pour l'heure dans l'Hérault, il semblait que bien peu de communes aient décidé de se saisir de ce dispositif. "Faire appliquer cette loi serait une bonne chose de la part d'un gouvernement qui prétend vouloir agir pour le pouvoir d'achat" souligne Claude Rico, par ailleurs membre du Conseil national de la consommation. "Nous regrettons que le gouvernement n'accorde pas à ce dispositif sur l'eau la même publicité qu'au CICE ou au Pacte de responsabilité qui sont des aides très importantes aux entreprises (30 milliards d'euros) sans contrepartie ou résultat défini", critique l'Udaf.
Son président héraultais rappelle que 2 millions de Français n'ont pas un accès suffisant à l'eau et à l'assainissement (fondation Abbé Pierre). Or l'article 25 de la Déclaration des Droits de l'Homme est censé garantir le "droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille pour l'alimentation, l"habillement, le logement, les soins médicaux et les services sociaux nécessaires".
Rémy Cougnenc
source : l'Hérault du Jour