lundi 6 octobre 2014

Saurel n’ouvre pas les vannes au déménagement du stade de la Mosson

Le stade de la Mosson a été inondé la semaine passée à la suite des fortes précipitations. photo drLe stade de la Mosson a été inondé la semaine passée à la suite des fortes précipitations. photo dr 

Politique sportive. Les inondations, qui ont dégradé le stade de la Mosson, ont fait resurgir le débat sur la construction d’une nouvelle enceinte. Le maire de Montpellier pose la question politique.

Le déluge a sorti de son lit le débat sur la construction d’un nouveau stade. Les pluies d’une intensité inédite tombées sur Montpellier lundi ont submergé le stade de la Mosson. Elles sont montées à une hauteur d’un mètre environ et ont déposé un tapis de limon, nuisible pour l’une des plus belles pelouses de France.
Au-delà du terrain, le stade de la Mosson, aménagé en 97 pour la Coupe du monde de football, a subi de sérieux dégâts matériels. A quinze jours de la prochaine rencontre de Ligue 1 face à Lyon, tout le monde s’affaire pour remettre l’enceinte, plantée dans le quartier de la Paillade, en état de jeu.
Si le président délégué de Montpellier Laurent Nicollin plaide à mots couverts pour un déménagement, en invoquant un souci de sécurité et les conséquences sportives des inondations, le nouveau maire et président de l’Agglomération Philippe Saurel s’interroge sur la pertinence politique d’un tel choix.
« Cela pose un problème de conscience. Le stade de la Mosson est pour moi le quartier de la Paillade » soufflait-il jeudi en marge de l’inauguration de la Foire de Montpellier. Et il précisait sa pensée : « Retirer le stade de la Paillade n’est pas seulement un problème de sport, mais aussi un problème social, un problème d’identité. Je prends beaucoup de précaution. Je suis très réservé sur le fait de mener des discussions très avancés sur le sujet. Peut-être faut-il accepter que la pelouse soit inondée de temps en temps ? »
Ancien joueur de football, Philippe Saurel s’appuie sur un lieu mythique pour légitimer son avis : « J’étais à Buenos-Aires cet été. Je suis allé à la Bombonera (stade du Boca Juniors Ndlr). Si vous enlevez le stade à ce quartier, que il lui reste t-il ? » poursuivait-il.
En quittant le stade de la Mosson, Montpellier ne couperait-il pas un peu plus les ponts avec ce quartier populaire ? Ne le priverait-il pas de cet appel d’air festif, censé être le football ?
En construisant Pierres Vives et la Maison départementale des sports, le conseil général a aussi favorisé les voies d’accès à la Paillade, alors que l’Agglomération a privilégié le désenclavement par la construction du tramway.
Si Phillipe Saurel pose la question politique du déménagement, et probablement ses questions électorales, il a néanmoins étudié au côté de la famille Nicollin le projet d’un nouveau stade. « Nous en avons parlé une fois avec Laurent et Louis Nicollin. Ce projet se situait à Odysseum. On ne pouvait pas construire des tribunes suffisamment hautes en raison de la proximité de l’aéroport et de l’envol des avions » rappelait-il, tout en soutenant « un partenariat public-privé, chose courante dans le sport de haut niveau. Dans l’hypothèse d’une construction je ferai appel à toutes les bonnes volontés. »
La résurgence de la localisation du stade de la Mosson questionne sur l’absence de candidature sérieuse pour l’accueil de l’Euro 2016. Ville d’accueil du Mondial 98 et de la Coupe du monde de rugby 2007, Nantes et Montpellier n’ont pas déposé de dossier et ont cédé leur place à Nice et Lille, qui ont échafaudé des enceintes neuves, modernes, accessibles et destinés à toutes sortes de spectacles.
Montpellier n’a t-il pas laissé passer sa chance pour effectuer un lifting de la Mosson ou pour financer un nouveau stade ? « L’ancienne majorité n’avait pas accepté de faire les frais nécessaires pour mettre le stade en conformité et pour recevoir l’Euro » rappelait Philippe Saurel. « Je vais essayer de rattraper le coup en proposant à une grande équipe de venir se préparer et de se baser sur le site de Montpellier » espérait t-il.
J.-M.C. et Rémy Cougnenc
source : l' Hérault du Jour