Flaubert et les prêtres de Rouen et de Tibhirine : Qui tue qui ?
Amine Zaoui
L’assassinat du prêtre de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen nous rappelle celui des sept moines de Tibhirine perpétré à Médéa en mars 1996. Assassiner un prêtre dans la ville de Rouen, ville de Flaubert auteur de Madame Bovary, c’est juger pour une deuxième fois, un jugement islamique cette fois, ce beau roman qui a réveillé le sens de l’amour chez des générations successives, depuis sa publication en 1857. Tuer un prêtre dans cette ville, c’est essayer d’incinérer Madame Bovary.
Nous tous, dans le Sud comme dans le Nord, nous traversons une période qualifiée de : la sauvagerie religieuse islamiste. Nous l’avons nous-mêmes cultivée, d’une façon ou autre, par le silence ou par l’indifférence.
Dans les pays européens, des centaines de milliers de jeunes issus d’origines musulmanes, sont offerts sur un plateau en or aux imams intégristes wahhabistes. Ils font de ces jeunes ce qui est commandé par le payeur, le trésorier du wahhabisme. Dans des pays laïques, démocrates où les droits de l’homme sont respectés, des milliers de mosquées poussent comme des champignons, partout, et qui diffusent en continuité des prêches appelant à la haine contre la laïcité, contre la démocratie, insultent les femmes… Ces institutions sont les vraies usines qui fabriquent ces bombes humaines pour Nice ou pour Rouen. Les écoles coraniques qui, elles aussi, poussent partout en Europe, collées aux mosquées intégristes, prennent en charge les enfants en bas âge pour les endoctriner religieusement, contre la modernité, contre la femme, contre la vie et pour la célébration de la guerre sainte pour une mort islamique.
Daech n’est pas uniquement de l’argent sale ou blanchi. Daech, c’est d’abord une idée. Daech est un mode de vie à la sauvagerie moderne. Daech, c’est une culture islamique ancestrale. Avant de partir combattre Daech, c’est d’abord œuvrer afin d’assécher les sources de cette culture dangereuse qui vit dans ton quartier, propice dans ta ville, célébrée dans le coin de la rue d’à côté.
Dans le pays du Sud, et culturellement parlant : nous sommes face à une génération qui n’a jamais vu un film dans une salle de projection publique. Plus de 99,90% d’Algériens, nés après 78, n’ont jamais vu un film sur grand écran. N’ont jamais mis les pieds dans une salle de cinéma. Comment peut-on imaginer une société équilibrée culturellement, sentimentalement, charnellement, spirituellement, en l’absence totale ou presque de toute visibilité socioculturelle du cinéma ? Nous avons et nous continuons à cultiver la sauvagerie moderne. Nous et le monde autour de nous, nous récoltons ce que nous avions semé. Toute cette sauvagerie religieuse, que nous constatons quotidiennement, dans les guerres déclarées, comme dans celles encore ensommeillées, est due à l’absence de la culture, la culture de la réflexion, de la méditation, de la critique et du plaisir.
Encore, une fois de plus, nous vivons une crise culturelle. Ni politique ni économique. Il faut libérer la culture pour combattre la sauvagerie moderne. Il faut libérer l’espace culturel pour redonner à l’intellectuel rationnel son souffle.
La sauvagerie religieuse moderne trouve sa liberté de vivre, de grandir, de se propager à travers l’école et l’université. En l’absence de la culture, en l’absence des poètes, en l’absence d’écrivains, en l’absence de musiciens, en l’absence de peintres, en l’absence de dramaturges, en l’absence de cinéastes, en l’absence de bibliothèques…, l’école comme l’université ne sont qu’une usine qui fabrique des moules vides. Sans âme et sans pensée de la citoyenneté. Depuis l’arrivée des vagues des frères musulmans d’Égypte dans les années soixante-dix, l’école est prise en otage, entre les mains d’une gent islamiste. L’école dans le monde arabo-musulman est par excellence le lieu qui fait sortir les daechiens. Tout ce que la Syrie a vécu, on n’a jamais vu une marche contre les atrocités de Daech. Aucune institution religieuse à l’image d’Al Azhar n’a appelé à une marche contre Daech. Aucune institution n’a émis une fatwa qui condamne religieusement la secte de Daech et ses dérivées. Je suis convaincu que l’art, la littérature et la culture libre sont capables de faire face à la sauvagerie religieuse islamiste qui contamine le monde entier. Nous vivons, malheureusement, dans les pays du Sud, comme dans ceux du Nord, l’hypocrisie politique qui tolère la sauvagerie capitaliste qui est le giron favorable pour la sauvagerie islamiste.
Nous tous, dans le Sud comme dans le Nord, nous traversons une période qualifiée de : la sauvagerie religieuse islamiste. Nous l’avons nous-mêmes cultivée, d’une façon ou autre, par le silence ou par l’indifférence.
Dans les pays européens, des centaines de milliers de jeunes issus d’origines musulmanes, sont offerts sur un plateau en or aux imams intégristes wahhabistes. Ils font de ces jeunes ce qui est commandé par le payeur, le trésorier du wahhabisme. Dans des pays laïques, démocrates où les droits de l’homme sont respectés, des milliers de mosquées poussent comme des champignons, partout, et qui diffusent en continuité des prêches appelant à la haine contre la laïcité, contre la démocratie, insultent les femmes… Ces institutions sont les vraies usines qui fabriquent ces bombes humaines pour Nice ou pour Rouen. Les écoles coraniques qui, elles aussi, poussent partout en Europe, collées aux mosquées intégristes, prennent en charge les enfants en bas âge pour les endoctriner religieusement, contre la modernité, contre la femme, contre la vie et pour la célébration de la guerre sainte pour une mort islamique.
Daech n’est pas uniquement de l’argent sale ou blanchi. Daech, c’est d’abord une idée. Daech est un mode de vie à la sauvagerie moderne. Daech, c’est une culture islamique ancestrale. Avant de partir combattre Daech, c’est d’abord œuvrer afin d’assécher les sources de cette culture dangereuse qui vit dans ton quartier, propice dans ta ville, célébrée dans le coin de la rue d’à côté.
Dans le pays du Sud, et culturellement parlant : nous sommes face à une génération qui n’a jamais vu un film dans une salle de projection publique. Plus de 99,90% d’Algériens, nés après 78, n’ont jamais vu un film sur grand écran. N’ont jamais mis les pieds dans une salle de cinéma. Comment peut-on imaginer une société équilibrée culturellement, sentimentalement, charnellement, spirituellement, en l’absence totale ou presque de toute visibilité socioculturelle du cinéma ? Nous avons et nous continuons à cultiver la sauvagerie moderne. Nous et le monde autour de nous, nous récoltons ce que nous avions semé. Toute cette sauvagerie religieuse, que nous constatons quotidiennement, dans les guerres déclarées, comme dans celles encore ensommeillées, est due à l’absence de la culture, la culture de la réflexion, de la méditation, de la critique et du plaisir.
Encore, une fois de plus, nous vivons une crise culturelle. Ni politique ni économique. Il faut libérer la culture pour combattre la sauvagerie moderne. Il faut libérer l’espace culturel pour redonner à l’intellectuel rationnel son souffle.
La sauvagerie religieuse moderne trouve sa liberté de vivre, de grandir, de se propager à travers l’école et l’université. En l’absence de la culture, en l’absence des poètes, en l’absence d’écrivains, en l’absence de musiciens, en l’absence de peintres, en l’absence de dramaturges, en l’absence de cinéastes, en l’absence de bibliothèques…, l’école comme l’université ne sont qu’une usine qui fabrique des moules vides. Sans âme et sans pensée de la citoyenneté. Depuis l’arrivée des vagues des frères musulmans d’Égypte dans les années soixante-dix, l’école est prise en otage, entre les mains d’une gent islamiste. L’école dans le monde arabo-musulman est par excellence le lieu qui fait sortir les daechiens. Tout ce que la Syrie a vécu, on n’a jamais vu une marche contre les atrocités de Daech. Aucune institution religieuse à l’image d’Al Azhar n’a appelé à une marche contre Daech. Aucune institution n’a émis une fatwa qui condamne religieusement la secte de Daech et ses dérivées. Je suis convaincu que l’art, la littérature et la culture libre sont capables de faire face à la sauvagerie religieuse islamiste qui contamine le monde entier. Nous vivons, malheureusement, dans les pays du Sud, comme dans ceux du Nord, l’hypocrisie politique qui tolère la sauvagerie capitaliste qui est le giron favorable pour la sauvagerie islamiste.
A. Z.
aminzaoui@yahoo.fr
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source : http://www.liberte-algerie.com/