mercredi 12 novembre 2014

Montpellier : le conseil d'État donne raison aux Roms sinistrés

Montpellier : le conseil d'État donne raison aux Roms sinistrés
Le camp de Roms, au rond-point de Lavérune, dévasté par les inondations.









L
a décision du tribunal administratif de procéder au relogement d'urgence des familles de Roms dont le campement avait été inondé était contestée par la mairie. Le conseil d'Etat rejette le recours de la Ville.

Le conseil d'Etat a rejeté, ce mardi, les recours formés par la Ville contre les décisions du tribunal administratif qui lui enjoignaient de reloger les sinistrés roms du rond-point de Lavérune. Ces familles avaient vu leur campement totalement submergé par la crue de la Mosson, au début du mois d'octobre.
C'est par le biais de la justice, en saisissant le juge des référés du tribunal administratif qu'un collectif de soutien, représenté par maître Sophie Mazas, avait obtenu leur relogement provisoire. Dans son ordonnance, le juge avait enjoint l'Etat de trouver une solution pour les quatre familles, "si besoin" en sollicitant le Département de l'Hérault et la Ville de Montpellier.

Il n'y a pas "lieu à statuer"

Dans la foulée, un hébergement avait pu être trouvé pour les sinistrés sans toutefois que la Ville soit mise à contribution. Mais, selon le maire Philippe Saurel, cette décision ouvrait le champ à des sollicitations systématiques, dans l'avenir, de la part des personnes sinistrées. D'où le recours.
Dans son ordonnance, le Conseil d'Etat estime cependant qu'il n'y a pas "lieu à statuer" sur ce recours. Un arbitrage qui équivaut à une confirmation de la décision prise initialement par le juge à Montpellier.
 
"Le maire ne veut pas héberger tous les Roms"
 
"Les ordonnances constatent le non lieu a statuer car il n'y a pas d'intérêt à agir du maire pour contester puisqu'il n'a pas exécuté le jugement", précise maître Sophie Mazas et notant également que les services de l'Etat n'ont, eux, pas fait appel de la première décision, pas plus que le conseil général.
 "Le maire a déclaré ne pas vouloir héberger tous les Roms de Montpellier : ce n'est pas ce qui lui était demandé. Il conviendrait vraiment de dépassionner le terme de Roms et de le voir sans discrimination", ajoute l'avocate au nom du collectif... Tout en demandant l'ouverture d'une discussion avec les services de la Ville pour évoquer le sujet "sereinement".

GUY TRUBUIL Midi Libre
Photo : Archives JEAN MICHEL MART