IMMIGRATION - La France à rebours du reste de l'Europe? En 2012, le nombre d'étrangers qui ont obtenu la nationalité française a très largement baissé quand la moyenne européenne a nettement augmenté. Selon les chiffres publiés par Eurostat mardi 18 novembre, 96.100 personnes sont devenues françaises, contre 114.600 en 2011. Au contraire, 818.000 personnes ont acquis la nationalité d'un des 28 pays de l'UE, une hausse de 4% par rapport à l'année précédente.
C'est la première fois en 10 ans que le nombre de naturalisés tombent, en France, sous la barre de 100.000.
La France arrive sur la troisième marche du podium des pays qui octroient le plus la nationalité, derrière le Royaume-Uni (193.900) et l'Allemagne (114.600). L'Espagne (94.100) et l'Italie (65.400) complètent le top 5.
Mais par rapport à la population totale de chaque Etat membre, les taux d'octroi de nationalité les plus élevés ont été constatés au Luxembourg (8,7 octrois pour 1000 habitants), suivi par l'Irlande (5,5) et la Suède (5,3). La France est nettement en retrait (1,5) juste en dessous de la moyenne européenne (1,6).
Sur un point, la France reste néanmoins au diapason du reste de l'Union européenne: les nouveaux Français viennent très majoritairement d'un pays extra-européen. C'est le cas pour 78% d'entre eux. Les statistiques fournies par l'organisme européen permettent même de savoir de quels pays viennent exactement ces néo-Français.
Les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) arrivent en tête devant la Turquie et le Portugal.
Les données d'Eurostat permettent également d'établir que les femmes sont très légèrement majoritaires puisqu'elles représentent 51,4% des personnes ayant obtenu la nationalité française. L'on s'aperçoit aussi que c'est dans le premier tiers de sa vie que l'on obtient un passeport bleu-blanc-rouge. L'âge médian est à 27,9 ans mais la tranche d'âge majoritaire est 0-14 ans (31%).
Le HuffPost avec AFP | Par Alexandre Boudet