mercredi 17 décembre 2014

Lucide, Philippe Saurel, le maire de Montpellier, plaide pour une région a deux métropoles fortes : Le pouvoir économique et politique à Toulouse, et la recherche universitaire et le tourisme à Montpellier.


Qui de Toulouse ou Montpellier sera la capitale de la grande région Sud-Ouest ? 
L'Assemblée nationale doit adopter définitivement, mercredi, la carte des futures régions. Ces nouvelles entités doivent maintenant se choisir une capitale. Pour les aider, francetv info a décidé de compter les points.
La place du capitole à Toulouse (Haute-Garonne).
La place du capitole à Toulouse (Haute-Garonne). ( HEMIS.FR / AFP )
Une décision capitale. L'Assemblée nationale doit se prononcer définitivement, mercredi 17 décembre, sur la nouvelle carte de France à 13 régions, dans le cadre de la réforme territoriale. Après les frontières de ces nouvelles entités, place à d'autres arbitrages. Ces régions vont devoir se choisir un nom et une capitale. Seule Strasbourg a obtenu l'inscription dans la loi, via un amendement, de son statut de capitale. Mais dans la plupart des cas, les duels s'annoncent serrés.
Pour la future région qui englobera les Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon, qui de Toulouse (Haute-Garonne) ou de Montpellier (Hérault) va remporter le match ? Francetv info compte les points.

Poids économique et démographique

Toulouse. Avec 455 002 habitants au 1er janvier 2011, selon le dernier recensement de l'Insee, Toulouse devance largement sa rivale Montpellier et ses 268 244 habitants. Une première victoire pour la Ville rose.
Niveau économie, Toulouse, berceau d'Airbus, est également en pointe. L'industrie aéronautique locale emploie déjà 70 000 personnes, rappelle Challenges.
Montpellier. Si la ville d'Hérault compte moins d'habitants que Toulouse, elle connaît, ces dernières années, une croissance démographique significative. Par ailleurs, 40% des nouveaux arrivant s'installent dans la région de Montpellier pour y trouver un emploi. Il ne s'agit donc pas uniquement de retraités en quête de soleil.
D'un point de vue économique, Montpellier tire son dynamise du secteur pharmaceutique, avec le centre de développement mondial de Sanofi et ses 1 000 employés. Autre point fort : l'informatique. L'entreprise Dell emploie ainsi 950 salariés, signale L'Express.
Résultat : 1 point pour Toulouse. Même si Montpellier a du potentiel, le poids de Toulouse reste supérieur.

Histoire et rayonnement culturel

Toulouse. "Toulouse est la capitale historique, assure sans détours Jean-François Laffont, avocat, président de Convergencia Occitana, joint par francetv info. Le siège du parlement du Languedoc était à Toulouse. Finalement, la future région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon va reconstituer une partie du Comté de Toulouse. Les frontières actuelles sont de toutes façons artificielles. Avoir coupé Toulouse de la mer était une ineptie." Pour ce spécialiste, la Ville rose a un leadership naturel. Sa position de capitale lui permettrait de discuter d'"égale à égale avec Barcelone ou Milan sans passer par Paris".
MontpellierPour le géographe Jean-Paul Volle, contacté par francetv info, la position géographique de Montpellier est stratégique : "La ville a une place centrale au sein d'un espace Languedoc-Provence. La Méditerranée en est le jardin. Il y a une vraie dynamique métropolitaine autour de Montpellier, qui est au carrefour de Lyon et Barcelone." 
Résultat : 1 point partout. Toulouse a joué un rôle historique incontestable, mais Montpellier se situe sur un axe stratégique. Les deux villes ont donc chacune leurs atouts.

Vie universitaire

Toulouse. L'académie de Toulouse estime qu'elle compte près de 120 000 étudiants. C'est aussi une des villes universitaires les plus attractives de France. Elle arrive ainsi en tête du palmarès l'Etudiant 2014 des villes où il fait bon étudier. 
Montpellier. L'académie de Montpellier compte, elle, plus de 100 000 étudiants. Malgré une faculté de médecine prestigieuse, la plus ancienne d'Europe occidentale, la ville de Montpellier est moins attractive que celle de Toulouse. Elle arrive d'ailleurs en deuxième position du classement l'Etudiant.
Résultat : 1 point pour Toulouse. Montpellier est dynamique et attractive, mais là encore, la Ville rose l'est davantage.

Palmarès sportif

Montpellier. En football, le Montpellier Hérault sport club (MHSC) a joué 32 saisons en Ligue 1 depuis sa création en 1919. Le club a été sacré champion de France lors de la saison 2011-2012 et a aussi remporté deux Coupes de France. Montpellier s'illustre également en handball. Avec quatorze titres de champion de France, douze Coupes de France, neuf Coupes de la Ligue et une Ligue des champions en 2003, c'est le club le plus titré du handball français.
Toulouse. Dans le pays de l'ovalie, le stade Toulousain possède un palmarès impressionnant : 19 fois champions de France et quatre fois champion d'Europe. Toulouse occupe actuellement la septième place juste du Top 14 devant... Montpellier. Côté football, en revanche, c'est moins glorieux avec deux titres de champion de France... de Ligue 2.
Résultat : 1 point pour Montpellier. Avec deux clubs titrés en football et en handball pour Montpellier, contre un seul, en rugby, pour Toulouse, la ville languedocienne recolle au score.

Gastronomie

Toulouse. Lorsqu'on pense à la Ville rose et aux spécialités culinaires, on imagine aussitôt un bon cassoulet, une copieuse saucisse ou encore le traditionnel foie gras d'oie. Des atouts... de poids.
Montpellier.  Il est vrai que Montpellier affole moins les papilles, même si le Languedoc-Roussillon peut se targuer d'être l'une des premières régions viticoles de France. 
Résultat : 1 point pour Toulouse.

Alors, qui gagne ?

Résultat : 4-2 pour Toulouse. Malgré ses atouts et son potentiel, le match semble perdu d'avance pour Montpellier face à la suprématie démographique et économique de Toulouse. Lucide, Philippe Saurel, le maire de Montpellier, plaide pour une région a deux métropoles fortes, relaie France 3 Midi-Pyrénées. Le pouvoir économique et politique à Toulouse, et la recherche universitaire et le tourisme à Montpellier. Une solution qui n'est pas réaliste pour le géographe Jean-Paul Volle : "On ne peut laisser dans une France centralisée une structure à deux têtes. Il y a toujours un point fort, et il semble que ce sera Toulouse."

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